A l'inauguration de la 17e édition du Salon international du livre d'Alger, le chef de l'Etat avait posé une question pertinente à un éditeur algérien : «Est-ce que les Algériens lisent '» L'éditeur un peu gêné s'est crû obligé de donner une réponse affirmative afin de rendre une image avenante du monde de l'édition algérien. La ministre de la Culture, qui était aussi présente, s'est dépêchée pour sa part de défendre ce qu'elle croît être sa responsabilité et soutiendra au premier responsable du pays que les Algériens lisent, assertion qui reste à confirmer. Malgré la tenue de festivités dédiées au livre et à la lecture tels que le Feliv, le Festival international de la bande dessinée d'Alger, «Lire en fête» qui sillonne toute l'Algérie, ainsi que la réalisation d'un nombre impressionnant de bibliothèques et de salles de lecture publiques, on a du mal à constituer un lectorat et à concrétiser le premier objectif de ces activités qui est d'encourager la lecture.
L'accord signé entre les ministères de la Culture et de l'Eduction pour l'introduction de la lecture dans les cycles scolaires, n'a pas eu plus d'impact. Le nombre d'élèves qui lisent d'autres ouvrages que les livres scolaires est, jusque-là, insignifiant. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer son entourage. Pour les plus sceptiques, une virée dans les librairies est l'une des meilleures manières de voir ce qu'est le lectorat algérien. Hormis quelques rares personnes intéressées, le lectorat algérien est souvent confiné dans le secteur des livres parascolaires et ceux relatifs aux recherches et études universitaires. Les littératures algérienne et étrangère ne sont nullement concernées. Il suffit d'ailleurs d'observer les «clients» du Sila pour le constater, la grande majorité des gens qui se déplacent vont à la quête de livres parascolaires ou relatifs à leurs études. Même si des efforts monstres ont été déployés de la part du ministère de la Culture, qui n'est pas le seul concerné par ce problème, la lecture a vraiment du mal à se trouver une place dans le quotidien des Algériens. Parmi les arguments avancés par les gens, la cherté du livre est l'une des causes qui les pousse à le bouder. S'ajoute à cela l'absence d'une culture qui encourage la lecture, et on se retrouve avec un lectorat allant diminuant. Le livre en Algérie est le mal aimé du peuple, ce qui devrait pousser les autorités à réfléchir à une meilleure campagne pour la lecture et à ne pas se contenter d'organiser des événements aux retombées éphémères. Par ailleurs, et selon l'avis de quelques personnes, la lecture devrait être imposée dès le jeune âge pour qu'elle soit intégrée dans le comportement de l'enfant qui deviendra adulte et futur lecteur. Les éditeurs devraient également songer à confectionner des ouvrages pédagogiques et non pas des contes mal faits et des livres abrutissants pour les bambins.
W. S.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wafia Sifouane
Source : www.latribune-online.com