Le Makhzen ne vit que de mirages!

Jusqu'à, il y a quelques jours, le Maroc a cru en sa bonne étoile. Il a, réellement pensé que les astres s'étaient alignés, un signe qui ne tromperait pas, et que la chance était prête à lui tomber dessus et que ses derniers efforts pour accaparer le Sahara occidental, allaient payer énormément. La déception est grande, mais c'est toujours le cas lorsqu'on se fie aux astres, aux fquihs et autres sorciers. Le royaume a certes terminé l'année 2020 avec la reconnaissance de la «marocanité» du Sahara occidental par Donald Trump et l'inauguration de plusieurs consulats africains au Sahara. Il a pensé avoir gagné le jackpot. Ragaillardi par le soutien du président américain sortant, le Makhzen avait même défié l'ONU et l'UA en violant l'accord de cessez-le-feu le 13 novembre dernier à El Guerguerat. En 2021, les récentes élections au sein de l'Union africaine (UA) ont laissé le Maroc penser que sa position se renforçait. Mais tout cela n'était qu'un leurre! Car, comme l'a si bien déclaré, ce mardi, le président Tebboune à la réunion du CPS de l'UA «l'Afrique qui a vaincu l'occupation européenne par sa lutte politique et armée parfois et qui est venue à bout de l'Apartheid, se doit aujourd'hui d'en finir avec le dernier foyer colonial». Et ce ne sera pas seulement l'Afrique, proie du colonialisme par le passé, qui va s'activer à rendre libre la vie des Sahraouis, mais toutes les nations qui croient profondément au droit à l'autodétermination des peuples. En premier, les Etats-Unis qui dès la fin du règne de Trump, les membres du Congrès ont appelé le nouveau locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden, à réviser la décision de son prédécesseur sur le Sahara occidental. Une démarche qui reflète l'expression éloquente de l'importance de respecter le droit à l'autodétermination, garanti par la légalité internationale. Il y a aussi la position de Berlin sur le statut du Sahara occidental qui vient de causer les dernières frictions entre l'Allemagne et le Maroc. En fait, l'Union européenne a repoussé la décision Trump à son annonce, invoquant un consensus de longue date des Nations unies sur la question. L'Allemagne a pris la tête des Européens et a soulevé l'interrogation auprès du Conseil de sécurité de l'ONU, où elle a appelé les Etats-Unis à «agir dans le cadre du droit international». Le Makhzen se voyant perdre pied, a décidé d'afficher son mécontentement, évoquant ce qu'il a appelé l' «hypocrisie de l'Europe».Une manière de rappeler aux mem-
bres de l'UE que leurs entreprises font des affaires au Sahara occidental grâce aux accords qu'il leur a donnés. Mais cette question aussi n'est pas gagnée car le 3 mars dernier, le pillage des ressources du Sahara occidental a de nouveau été débattu par la Cour de justice de l'UE (CJUE).
Cette même cour, faut-il le rappeler, avait reconnu et à plusieurs reprises, le statut «séparé et distinct» du territoire sahraoui du Maroc. C'est dire que le Maroc qui s'est empressé de vendre la cause palestinienne en contrepartie d'une reconnaissance fantoche de Trump de la marocanité du Sahara, ne vit que de mirages car «le cri d'un peuple libre est toujours celui de la gloire»!