Algérie

Le Makhzen découvre les « conséquences insignifiantes »



Depuis l'annonce officielle de la décision algérienne de ne plus utiliser le GME pour les livraisons de gaz à l'Espagne et au Portugal, à hauteur de 10 milliards de m3, et la confirmation le 31 octobre, date d'expiration du contrat d'exploitation, par le président Abdelmadjid Tebboune de la mise en application immédiate de cette mesure, les tambours marocains n'ont pas cessé de résonner sur la litanie selon laquelle les conséquences pour le Royaume «sont insignifiantes».Rompu dans l'art de la prestidigitation diplomatique et le faux et usage de faux, le Makhzen pense cacher le soleil avec un tamis. L'arroseur se découvrant arrosé, voilà qu'il actionne tous ses relais médiatiques, avec la bénédiction de son nouveau parrain sioniste, afin d'alarmer les populations en agitant le «péril» que cette décision souveraine de l'Algérie ferait peser sur les ménages espagnols, entre autres. Ce faisant, il feint d'ignorer que si péril il y a, il ne peut s'agir que d'un péril en la demeure. Et les prémices sont là qui en témoignent, avec une grogne dont on peut parier qu'elle ira crescendo.
A force de tirer sur la corde, le Royaume marocain a constaté la réalité du retour de boomerang, non seulement avec la rupture des relations diplomatiques mais également la mise à nu de ses tentaculaires opérations de déstabilisation de l'Algérie, par l'ampleur sans cesse croissante du trafic de cannabis, l'encouragement sonnant et trébuchant de mercenaires qui n'ont pas hésité à incendier la région dont ils se prétendent de soi-disant représentants et, comble de la fuite en avant éperdue d'un régime de plus en plus vassalisé, la normalisation avec l'entité sioniste, censée porter les couleurs et les ambitions du Makhzen.
Anticipant toutes ces manoeuvres, l'Algérie a rassuré son partenaire espagnol, lors des récentes discussions entre le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, que les «dispositions sont prises pour continuer à assurer, de la meilleure manière, les livraisons gazières à travers le Medgaz, selon un calendrier bien déterminé». Elles se feront par le gazoduc sous-marin Medgaz, dont la capacité sera portée rapidement de 8 à 10 milliards de m3, ainsi que par la voie maritime, de manière à assurer les 4 milliards de m3 supplémentaires dont l'Espagne est demandeur.
S'agissant du Royaume marocain, quand bien même les conséquences seraient «insignifiantes», il va lui falloir endurer les effets immédiats de cette manne éteinte que constitue la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe. Depuis 1996, il a récolté les dividendes sous forme d'une partie du gaz tran-sitant par ce pipeline, ce qui lui permettait de produire une bonne partie de son électricité, 10% au minimum.
Preuve de son désarroi, le Makhzen songe à exploiter le tronçon sur son territoire pour...importer du gaz depuis l'Espagne. Mais de quel gaz, s'agit-il exactement' Et de quelle quantité' et à quel prix' C'est faire un peu vite abstraction de l'intérêt et de la réponse du pays fournisseur pour une telle éventualité.
En outre, le Royaume marocain doit d'ores et déjà faire une croix sur les substantiels revenus que le passage du GME lui assurait, bon an mal an, oscillant entre 50 et 200 millions d'euros annuels. Les conséquences sont-elles, à ce point, insignifiantes'


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