Algérie - Revue de Presse

Le MAK ' Combien de divisions '



A l'origine, c'était un guitariste. Puis un militant berbériste, homme politique, pour finir exilé parisien. Depuis deux jours, Ferhat Mehenni est l'homme par qui le scandale est arrivé. Dans un pays paranoïaque et dirigiste, les mots « autonomie », « Kabylie » et « gouvernement provisoire », collés ensemble, ont réveillé de vieux cauchemars parmi la population et une profonde angoisse chez une classe dirigeante qui croyait contrôler une terre si grande à partir d'une petite station balnéaire d'Alger, elle-même territoire autonome, le Club des Pins. Si l'autonomie des régions n'est pas une mauvaise idée, l'Etat ayant échoué dans le développement local, il y a tromperie puisque M. Mehenni parle dans ses discours « d'Etat kabyle », et il aurait tout à gagner à être plus clair sur ses intentions.Le fait est que le jet de ce pavé dans la nation donnera de la légitimité au régime et à ses brutales obsessions d'obéissances, tout en diabolisant encore plus les Kabyles dont M. Mehenni ne partagera pas le sort, puisqu'il vit à Paris. Si l'avenir s'annonce sombre pour cette région déjà livrée à l'insécurité et au non-Etat, il ne faut pas compter sur l'intelligence du régime qui va brandir la main de l'étranger et actionner méchamment ses réseaux médiatiques. L'Etat, absent de toutes les lignes de rupture, aura failli à ses missions de développement, de dialogue et débat public sur l'avenir de la nation. Pour M. Bouteflika et M. Zerhouni, en ce 30e anniversaire du printemps berbère, il aurait peut-être fallu s'excuser pour les 127 morts de 2001 et la brutale répression de 1980, afin de resserrer les liens. Il ne l'ont pas fait. Pour l'Histoire future, on retiendra du règne de M. Bouteflika le phénomène des harraga, la corruption, le mauvais classement de l'Algérie à tous les tableaux, le retour du régionalisme et le début de la scission de la Kabylie. Triste bilan.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)