Algérie

Le maire de Tidjelabine suspendu



En vertu de l'article 43 du code communal, le wali de Boumerdès a signé un arrêté par lequel il suspend le président de l'Assemblée populaire communale (APC) de Tidjelabine de ses fonctions de maire et d'élu communal. Belkacem Guessoum, le maire écarté élu sur la liste du MPA et 2 autres de la même assemblée sont suspendus pour avoir été inculpés par la justice de Boumerdès dans plusieurs affaires de gestion de l'agglomération mais principalement la gestion du marché de véhicules qui rapporte gros et laissé à l'abandon durant plusieurs mois.Il y a lieu de rappeler que durant l'actuelle mandature, sur les 32 maires que compte la wilaya de Boumerdès, 12 ont été écartés de la gestion et la grande majorité parmi eux ont fait l'objet de condamnations, certains seulement en première instance.
Dans cette liste, il y a lieu d'inclure également des élus et des membres des exécutifs communaux en nombre important. En la matière, le manque de transparence au niveau de la wilaya est avéré. La destitution d'un premier magistrat communal est un acte politique et juridique important. Au minimum, il y a lieu d'informer ses administrés. C'est une obligation morale et juridique.
Revenons à la liste des maires destitués. Il s'agit des P/APC d'Afir, Dellys, Zemmouri, Boudouaou, Boudouaou-el-Bahri, Khemis-el-Khechna, Si-Mustapha, Corso, Chabet-el-Ameur, Cap-Djinet et Boumerdès.
S'agissant de la condamnation de Sofiane Oumellal, plus jeune maire d'Algérie, celui d'Afir en l'occurrence, elle est purement politique. Cette conclusion fait l'unanimité dans toute la région, y compris dans les rouages de l'administration. Militant déterminé du RCD, il a fermement refusé de participer avec ses colistiers à l'organisation de l'élection présidentielle de 2019. Dès lors, tout le monde s'attendait à une sanction. Elle est venue sous le prétexte d'un rapport de la Direction de l'éducation de la wilaya. Grief retenu, le maire a mis la cantine scolaire à la disposition d'une famille de la localité pour organiser un dîner de noces. Avec cette donnée, les services de sécurité et des magistrats sont allés jusqu'à invoquer la loi 06/01 sur la lutte contre la corruption pour trouver de quoi le mettre en prison. Il y a quelques mois, il a été condamné, sans qu'il soit averti de la tenue de son procès, à 2 ans de prison ferme. Il a fait opposition. Au second procès, le juge l'a innocenté. Il devait reprendre son poste mais le procureur de Boumerdès a fait appel.
En matière de destitution des P/APC, la commune du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès bat des records. En effet, nous avons fait le compte pour constater que depuis 2005, pas moins de 7 maires ont été destitués et condamnés à la prison. À cela s'ajoutent les condamnations et les destitutions des membres des exécutifs communaux, des simples élus mais aussi des fonctionnaires de la commune ou de la wilaya. Par contre, Khelouf Athmane, présentement simple élu, et Mohamed Baouali qui a repris son poste de chef de service à l'état civil ont occupé pendant quelques mois chacun le poste de maire et tous les deux ont démissionné « pour ne pas tomber dans les magouilles », nous dit l'un d'eux à chaque fois que nous le rencontrons.
Le dernier destitué il y a seulement quelques semaines, Djafar Bakour, est convoqué ainsi que deux de ses prédécesseurs par le juge d'instruction du pôle financier du tribunal de Sidi-M'hamed. Dans cette liste qui comprend 17 noms de suspects convoqués, il y a des élus et des fonctionnaires mais surtout l'ex-wali de Boumerdès Abderrahmane-Madani Fouatih. D'ailleurs, c'est pour cette raison que le dossier a été transféré du tribunal de Bordj-Menaïel qui l'avait ouvert à celui d'Alger. Passations illégales de marchés publics, dilapidation de biens publics, mauvaise gestion, trafic d'influence... et surtout trafics de permis de construire, de certificat de conformité et autres documents d'urbanisme.
Au sujet de trafic de permis de construire, un élu et un fonctionnaire de l'APC, un autre fonctionnaire de la DUAC (son nom apparaît dans presque tous les dossiers) et un particulier ont été jugés en seconde instance cette semaine. Ils attendent le verdict le 4 avril.
Abachi L.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)