Algérie

Le Maghreb des traîtres



Les dernières nouvelles en provenance de Tunisie, outre leur caractère insolite, montrent à quel point des commanditaires ne reculent devant rien pour parvenir à leur fin. À Tunis, les services de la présidence viennent d'éventer une opération de creusement d'un tunnel d'une maison vers la résidence de l'ambassadeur de France. Evidemment, ce n'est pas pour se préparer à une guerre atomique mais, connaissant les rapports très tendus entre la France et la Tunisie du fait de la politique d'indépendance inaugurée par Kaïs Saïed, toutes les probabilités sont sur la table. Ce n'est un secret pour personne que le chef de l'Etat tunisien dérange les promoteurs de biens mal acquis, ainsi que géopolitiques, la France et les Etats-Unis ne cachent pas leur mécontentement. L'ancienne garde politique tunisienne reste aux aguets et comploterait en secret la chute du Président. Ce dernier n'est pas épargné par son prédécesseur en la personne de Moncef Merzougui, réfugié en France.Les Tunisiens, qui le qualifient de guignol et d'ennemi numéro 1, l'accusent d'être l'artisan de l'actuelle Constitution qui a mené le pays au chaos. Ce « droit de l'hommiste» nuisible, ne baisse pas les bras pour autant, s'attaquant ouvertement au chef de l'Etat tunisien, à telle enseigne qu'il s'est vu retirer le passeport diplomatique puis faire l'objet d'un mandat d'amener international. Le serviteur de sa majesté M6 et de l'émir du Qatar risque fort.
En effet, il a été révélé que le Makhzen lui verse une pension conséquente pour services rendus, ainsi que pour son alignement aveugle sur la thèse de la « marocanité » du Sahara Occidental. Il n'empêche, le Maroc, après 46 ans d'occupation du territoire sahraoui, ne recueille que déboires. La dernière désillusion est la très controversée décision de la commission de décolonisation de l'ONU qui réitère que le Sahara Occidental est un territoire non autonome, sans lien avec le Maroc. Notre voisin de l'Ouest se retrouve dos au mur, mais fort du soutien des pétromonarchies du Golfe, sa soumission à l'Etat sioniste, il opte pour la fuite en avant, d'où les risques de conflagration militaire recherchés. Sa tactique, relayée par une campagne d'intox, le Makhzen étant connu pour ses déclarations mensongères, est de faire croire à la thèse éculée d'un conflit avec l'Algérie. Malgré toutes ses compromissions, il ne peut tromper tout le monde sur le fait colonial avéré. Avec l'affaire du Sahara Occidental, le Makhzen joue sa survie malgré le parrainage zélé de la France, son parrain traditionnel.
L'assassinat des trois routiers algériens procède, à l'évidence, de la volonté de noyer le vrai problème dans une autre dimension et sortir la stratégie de la tension permanente stérile. Au demeurant, nous l'écrivions dans cette même chronique, il y a quelques mois, « qui pousse à l'irréparable ' »
Du côté d'El Mouradia, la sagesse prime sur tout le reste. Les calculs des stratèges des sponsors du Makhzen essuient échec sur échec. Il n'a rien gagné dans la guerre des Sables, pourtant l'Algérie sortait très affaiblie par sept ans et demi d'une guerre dévastatrice à tout point de vue. Il en sera de même dans l'opération Amgala. Du reste, l'Emir Abdelkader lui-même a été trahi, attaqué par les mercenaires du Makhzen. Le passé parle pour le présent.
Brahim Taouchichet


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)