Algérie

Le Maghreb, bouclier sécuritaire et vivier intellectuel de l'Europe



Selon les intervenants au colloque Maghreb+ consacré aux rapports Maghreb-Europe, le Maghreb sert de bouclier à  l'Europe face au terrorisme. Dans ce sens, Abderrahmene Mellak, enseignant chercheur des universités et consultant international, qui a présidé la commission «Relations Maghreb-Union européenne», lors du colloque Maghreb+, qui s'est déroulé à  Alger les 28 et 29 mars, explique que «l'Europe en crise économique aiguë, recherche le développement économique, la stabilité régionale, la lutte contre le terrorisme et la réduction, sinon l'élimination du flux migratoire, en développant le concept de «sécurité durable». Un concept déjà employé par l'ONU et l'OTAN pour mettre en exergue le besoin de durabilité dans les rapports UE-Maghreb.  En fait, d'après cet universitaire algérien, «les Européens recherchent d'abord la sécurité et le profit dans leur relation avec la Maghreb», c'est-à-dire, «la sécurité à  partir de la lutte contre le terrorisme car le Maghreb sert de bouclier à  l'Europe» mais pas seulement puisqu'ils recherchent aussi «le profit en expatriant l'intelligentsia maghrébine, car les ressources humaines constituent la vraie richesse». Pour résumer, son propos, il dira : «Les pays maghrébins plantent un arbre dont les fruits profitent à  l'Europe sans investir pour leur formation un sou ».
Pour lui, l'Etat investie dans la formation des jeunes puis investie encore lors de leur mise sur le marché du travail quand ils commettent des erreurs au cours de leur apprentissage pour que finalement ils profitent aux européens en particulier et aux étrangers en général à  travers son recrutement dans les multinationales dans le cadre des investissements directs étrangers (IDE) et les laboratoires de recherche car ces compétences sont immédiatement opérationnelle et sont rentables aux recruteurs.  Il ajoutera que «dans l'enseignement supérieur, le pire est que les pays maghrébins ont du mal à  compenser ces pertes en compétences car on investisse sur une période de 30 à  40 ans pour les voir partir ailleurs et suivre des thésards dans ces pays».  
Les pays maghrébins se tournent le dos pour l'Europe
Economiquement à  l'échelle maghrébine face à  l'Europe, il indique que «le Maghreb est en pleine mutation économique, sociale et politique». Néanmoins, «on constate que l'intégration maghrébine est insuffisante, car chaque pays maghrébin tente de s'arrimer à  la locomotive européenne en tournant le dos au voisin et même que la  sévérité des conséquences économiques et sociales de la crise mondiale dans certains pays du Maghreb est attribuée à  l'absence de marché régional, d'après le Fond monétaire international (FMI)», note-t-il.  Pour lui, «les relations entre les pays du Maghreb et l'Europe sont multidimensionnelles et parfois complexes». Donc, «il est nécessaire de revoir les bases de coopération et d'aller vers des relations durables entre le Maghreb et l'Europe. Ce lien pourrait àªtre une chance pour les deux parties en assurant la solidité, l'équilibre et la pérennité de cette relation, qui devrait normalement aboutir à  une relation gagnant-gagnant».  Ce rapport, selon lui, ne se limite pas au commerce, mais devrait  aller vers le développement de ces échanges commerciaux en l'élargissant aux échanges technologiques et dans la recherche scientifique dans tous les domaines, y compris l'environnement (lutte contre la désertification, pollution des côtes…).                                 


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