Le Maghreb avant tout...

Sans vouloir minimiser la conjoncture actuelle que traverse la région du Maghreb arabe et subsaharienne, qui est réelle, on peut cependant estimer que, dans le contexte actuel régional et international, l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et l'Union africaine (UA) peuvent répondre à une double vocation, d'une part, l'affermissement d'une politique de complémentarité et de bon voisinage pour faire face à toutes les visées de déstabilisation de la cohésion sociale de ces pays ; d'autre part, la promotion d'une culture enracinée dans les réalités du continent et propre à exprimer son caractère dynamique politique, économique et social, trop souvent bafouée ou niée dans le passé et qui a permis l'intrusion de maux dans divers sociétés et pays arabes et africains. Au regard de cette mauvaise conjoncture, il est bien évident que l'UMA et l'UA doivent commencer par retrouver leur identité perdue et ne pas faire dans les pas infernaux de la Ligue arabe. Ces deux organisations régionale et continentale, doivent se connaître, recenser leurs potentialités et ne point assimiler les injonctions étrangères. Cette perspective ne va pas, en cas d'entame, sans difficultés dans la mesure où la plupart des initiatives lancées se heurtent à des obstacles venant de l'étranger afin d'éviter aux Arabes et aux Africains conscients de leurs responsabilités, de construire une nouvelle politique appropriée aux réalités contemporaines. Les motivations et les finalités de cette politique ne pouvaient que vicier les règles du jeu de la coopération intermaghrébine et interafricaine. Au moment de la violation de la légalité internationale, devenue une vocation du XXIe siècle, la résurgence du terrorisme, la politique de force et d'expansion dans la région et à travers le monde , en est aujourd'hui l'illustration la plus dramatique de l'actuelle situation internationale l'UMA et l'UA doivent se préoccuper de l'avenir du continent, de sauvegarder et de préserver l'intégralité territoriale de chaque Etat membre en intégrant des rapports inédits afin de s'enrichir au fur et à mesure que les groupes d'influence, qui sont les supports de l'impérialisme et du colonialisme, arrêtent leurs man'uvres dictées de l'extérieur. Le brusque passage de la stabilité du continent à celui de foyer de tensions, cette perspective comporte toutefois des difficultés et des blocages : réticences de certains à renoncer à l'alliance avec certaines capitales occidentales qui convoitent à ciel ouvert les
richesses du continent. Aussi, la renaissance du continent longtemps marginalisé des questions internationales ne peut être que du ressort des Africains et qu'il faut par conséquent se mettre en état de créer, politiquement et économiquement, une nouvelle alliance panafricaine, c'est-à-dire une nouvelle manière de s'exprimer et de penser. Dans ce contexte, la politique de l'Algérie sur les plans régional et international s'est toujours située dans cette ligne. Aussi, l'Algérie a-t-elle constamment recherché le renforcement de ses alliances et de sa coopération, en partant d'une politique de fraternité et de bon voisinage, dans le cadre du Maghreb, tout en resserrant ses liens de solidarité avec les autres pays du continent africain, du monde arabe et de l'ensemble du Tiers-monde, en tenant compte également d'une situation sécuritaire des plus dangereuses et des données réelles de chaque pays. Une démarche qui obéit au souci de jeter les bases d'une coopération régionale conçue à long terme et faisant la part des choix et des particularités, tout en veillant à écarter les ingérences et les convoitises extérieures. L'Algérie ne pouvait, devant l'évolution dangereuse du climat international et régional, que réaffirmer ses objectifs constants qui sont fondamentalement incompatibles avec toute tentative de récupération par l'impérialisme de pays voisins ou arabes, en vue de la mise en place de plans stratégiques à l'échelle africaine et arabe.