Algérie

Le Maghreb augmente ses importations



«On constate une forte accélération des achats de céréales et d’huile des pays du Maghreb : Maroc, Libye, Algérie et aussi Soudan», a confié à l’AFP Michel Portier, directeur du cabinet de conseil spécialisé Agritel. L’Algérie a acheté environ un million de tonnes de blé en quinze jours et a notamment passé commande de 600 000 tonnes de blé. Le quota de blé tendre fourni à chaque minoterie «en vue de contenir les spéculations apparues sur la farine depuis le mois de janvier» a ainsi été augmenté.
La Libye a acheté 100 000 tonnes de blé sur le marché international. Le Maroc a lancé, le 12 janvier, un appel d’offres portant sur l’achat d’environ 255 000 tonnes de céréales, dont 154 500 tonnes de blé et 100 000 tonnes d’orge. «Plus généralement, les volumes vendus vers le Maghreb ont doublé d’une campagne sur l’autre», a relevé France AgriMer, l’établissement public français de l’agriculture et de la mer, dans une note de conjoncture publiée quelques jours avant la révolution tunisienne.
Comme dans la plupart des pays en développement, l’alimentation représente entre 60 et 80% du budget des ménages dans le Maghreb. Cette ruée des pays d’Afrique du Nord sur les produits agricoles risque d’affecter les stocks européens déjà serrés, redoutent les analystes. La France pourrait être dans une «situation extrêmement tendue» en mai-juin, période de fin de la récolte en cours, assure M. Portier. Le seuil maximum des exportations françaises de blé, fixé à 11,8 millions de tonnes, devrait être largement dépassé dès le printemps. «Il n’y aura plus rien à vendre avant l’arrivée de la nouvelle récolte, en juillet», craint Agritel. «Cette forte demande va faire monter nos prix intérieurs. Elle sera inflationniste», ajoute le cabinet.
D’autant que les aléas climatiques pourraient perturber les récoltes dans d’autres pays gros producteurs comme l’Australie, frappée par des inondations exceptionnelles, et la Russie, touchée par la sécheresse. Le prix de la tonne de blé, qui a dépassé les 250 euros, pourrait atteindre dans les prochaines semaines les 300 euros, un niveau historique franchi lors de la crise alimentaire de 2008. Le sucre, lui, se rapproche des 34 cents la livre, un prix atteint en 1981. 
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