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Le MAE paralysé Corps communs



Le MAE paralysé Corps communs
Inédit. Le ministère des Affaires étrangères est paralysé depuis hier par une grève générale menée par le Syndicat autonome des personnels du MAE (SAPMAE).
Une première dans les annales de ce ministère régalien. Le débrayage de trois jours a été massivement suivi. Des dizaines d'employés ont investi, tôt le matin, l'esplanade du ministère, bloquant les différents services. Le SAPMAE a ainsi mis à exécution sa menace après deux ans de «négociations» sociales qui ont abouti à une impasse. «L'administration n'a affiché aucune volonté de résoudre les revendications légitimes des différentes catégories de travailleurs. Les conditions sont intenables. Les employés vivent une fragilité sociale et subissent l'injustice d'une administration arrogante. Nous n'avons pas d'autre choix que de faire grève. C'est le seul moyen pour faire entendre notre voix et surtout pour mettre un terme à la précarité dans laquelle nous sommes», a expliqué un responsable syndical.
Les employés du MAE, près de 1400, n'en peuvent plus. «Nous baignons dans la misère. Des travailleurs, pères de famille, touchent le minable salaire de 14 000 DA ; certains cumulent indéfiniment des CDD ; d'autres vivent au sein de l'auguste ministère des Affaires étrangères sous le régime précaire de contractuel à vie», s'indigne une employée rencontrée au piquet de grève. En colère et visiblement accablés par un situation sociale pesante, les travailleurs parlent d'un «apartheid social» qui règne au sein du ministère. «Est-il normal que les travailleurs qui font fonctionner le ministère touchent des salaires de misère pendant que les responsables s'offrent des rémunérations mirobolantes, en plus des autres avantages '», s'emporte un fonctionnaire. La précarité pousse certains travailleurs à enchaîner des boulots de nuit. «Je ne peux pas faire vivre ma famille avec 16 000 DA par mois. A la fin de ma journée ici, j'exerce un autre boulot. C'est le seul moyen pour pouvoir boucler la fin de mois», témoigne un agent.
Ces employés, qui ont le «prestige» de travailler au sein du haut lieu de la diplomatie algérienne, sont sous-payés. Très remontés, les contestataires dénoncent, par ailleurs, un système «sélectif» dans l'envoi de fonctionnaires en poste à l'étranger. Le SAPMAE fait de cette question son cheval de bataille ; il exige la modification du décret présidentiel 91-335 fixant les modalités de désignation des fonctionnaires appartenant aux corps communs à des postes à l'étranger. Ledit décret prévoit des nominations après 15 ans d'exercice dans l'administration centrale. Le syndicat veut ramener cette durée à 10 ans «afin de permettre à des fonctionnaires de faire une deuxième sortie pour les corps communs et un roulement dans les nominations», a expliqué Mme Fatiha Souissi, secrétaire générale du syndicat, non sans rappeler que «des fonctionnaires qui totalisent 30 ans de service n'ont jamais été nommés à l'étranger».


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