Algérie

Le MAE nous écrit



Le MAE nous écrit
Dans votre livraison du 10 avril, vous avez consacré la page 4 à un article-reportage intitulé «Yémen : ?Je pense aux Algériens restés dans les autres villes?». Cet article, censé rendre compte de l'opération d'évacuation des ressortissants algériens du Yémen et de la situation qui prévaut dans ce pays, aborde le sujet de manière réductrice et même dévoyée, tant il focalise sur des exceptions et des témoignages de surcroît inexacts ou impossibles à vérifier.Le titre choisi ? «Yémen : ?Je pense aux Algériens restés dans les autres villes?» ? suggère à lui seul au lecteur l'«abandon» de la majorité de nos frères et s?urs dans ce pays livré à la guerre. Il renseigne donc sur la propension de ses auteurs à présenter le sujet de façon biaisée. De même qu'il occulte presque totalement les efforts consentis par l'Etat algérien pour protéger ses ressortissants dans ce pays frère pâtissant de l'instabilité et de la guerre.(?) Ainsi, avant même que la situation sécuritaire au Yémen ne s'aggrave (?) une cellule de veille et de suivi a été mise en place au ministère des Affaires étrangères ; elle a travaillé des semaines durant, en amont de la survenance du pic dans la crise yéménite, sur toutes les hypothèses et scénarios possibles pour mettre en place les mécanismes requis et réunir les conditions pour garantir le succès de toute opération de rapatriement de nos ressortissants et de nos diplomates du Yémen, au cas où celle-ci s'avèrerait nécessaire.L'ensemble des paramètres ont été examinés dans le détail, au moment même où les services de notre ambassade à Sanaa travaillaient d'arrache-pied pour mettre en place le dispositif de rassemblement des membres de la communauté nationale en vue de leur rapatriement quand le «top» serait donné. Les contacts ont été pris et maintenus avec chacun des ressortissants algériens se trouvant au Yémen tout au long de la phase préparatoire de l'opération ; des conseils leur ont été prodigués pour rester vigilants et se tenir prêts à être évacués au moment opportun.Un peu plus de 200 Algériens se trouvaient au Yémen au moment du déclenchement des raids aériens, parmi lesquels les diplomates et leurs familles. La quasi-totalité de ceux qui ont souhaité rentrer ont pu être évacués et sont arrivés à Alger le 4 avril 2015. Le reste, soit une cinquantaine, dont une majorité de femmes mariées à des Yéménites, ont préféré rester. Les quelques compatriotes ? moins d'une dizaine ? qui n'ont pas eu la chance de faire partie de ce voyage étaient bloqués, au moment du lancement de l'opération, dans des zones et des villes auxquelles il était impossible d'accéder compte tenu des troubles qui y régnaient.Le contact est, aujourd'hui encore, maintenu avec chacun d'eux en vue de les exfiltrer conformément à un plan déjà arrêté. Pour parer à toute éventualité, le contact est également permanent avec ceux qui sont volontairement restés. Quelques-uns de nos ressortissants ? notamment des étudiants et des cadres exerçant au sein de compagnies étrangères ? ont pu quitter le Yémen avant la détérioration de la situation dans ce pays avec l'aide de notre ambassade.La totalité de la communauté algérienne au Yémen, avant et pendant les événements, n'a jamais dépassé 300 personnes, dont près de 230 sont régulièrement immatriculés auprès des services consulaires. Le chiffre de 650 rapporté par vos journalistes est donc fantaisiste. Laisser tacitement entendre que sur le nombre de 650 avancé arbitrairement, seuls 160 ont pu regagner l'Algérie est une contrevérité qui ne peut avoir d'autre but que celui de minorer l'action entreprise par l'Etat et la présenter, aux yeux du lecteur, comme n'ayant qu'un mérite relatif.Abdelaziz Benali Cherif, porte-parole du MAE-DGCID




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