Le "made in Algéria" en soft et hard

Quelles nouvelles du «front» économique' Plutôt bonnes hier! Trois ministres, celui du Développement industriel, Amara Benyounès, des Ressources en eau, Hocine Necib, celui du Commerce, Mustapha Benbada ainsi que le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, étaient présents au siège de la Centrale syndicale où avait lieu une exposition-vente de produits «made in Algeria». Ils n'étaient pas là pour faire du shopping, mais pour prêter main forte à booster la production nationale. Effectivement, et en marge de l'exposition-vente, deux protocoles d'accord ont été signés entre l'usine d'habillement (Confec-Style relevant du secteur public) de Aïn El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou et de deux grands opérateurs publics que sont la SGP-Hydraulique et le groupe Cosider. Les deux accords portent sur l'achat de 50.000 tenues de travail (produits par Confec-Style) par les deux opérateurs publics signataires. L'événement est à double portée. Il permet de «sauver plus de 200 emplois et d'en créer d'autres» de l'usine d'habillement de Aïn el Hammam comme l'a souligné Benyounès mais il contient aussi une grande charge symbolique de la préférence nationale que tous les Algériens devraient adopter. Celle de consommer d'abord et avant tout algérien. Le bénéfice pour l'économie nationale est multiple. Emplois, relance industrielle, amélioration de la qualité, innovation, le tout pour un recul des importations dans un premier temps et songer ensuite à exporter. C'est pour encourager une telle dynamique que les ministres se sont déplacés en force. L'autre bonne nouvelle nous était donnée hier, toujours par le ministre du Développement industriel, Benyounès, qui assistait à la signature d'une convention d'investissement entre un groupe privé algérien et son partenaire sud-africain. L'accord porte sur la réalisation d'une cimenterie. «Je rassure les Algériens que d'ici 3 à 4 ans, l'Algérie n'aura plus de crise de ciment et arrêtera même d'en importer», a tenu à préciser le ministre après avoir annoncé le lancement d'une dizaine de nouvelles cimenteries cette année. Plutôt bonne nouvelle, non' Ce n'est pas fini. Toujours dans la journée d'hier, le ministre du Tourisme a présidé une cérémonie de remise de décisions à des investisseurs qui comptent réaliser des hôtels dans 16 wilayas du pays. Cette manifestation se voulait une démonstration de ce que peut permettre l'allègement des procédures administratives décidé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. Que de bonnes nouvelles sur lesquelles s'adosse la certitude de Amara Benyounès qui est convaincu que «l'Algérie dispose de tous les atouts pour un véritable décollage industriel». Nous en sommes autant convaincus que lui. Avec une exigence supplémentaire cependant. En plus des moyens financiers, techniques, des partenariats avec l'étranger, il faudra agir sur le mental de nos ressources humaines. Du dirigeant au simple travailleur. Il faudra leur inculquer la nécessité de la performance, de la rigueur, de l'effort. Il faudra leur faire admettre qu'en défendant leur outil de travail, secteur privé et public confondus, ils assurent leur propre avenir. Que la qualité, l'innovation, la précision ne sont pas un luxe, mais des moyens qui leur permettent de se placer sur le marché où la concurrence ne fait pas de cadeau. On pourra construire tous les hôtels que l'on voudra, avoir ainsi le nombre de lits suffisant pour héberger tous les humains de la planète, mais si la qualité de service ne suit pas, ils resteront désespérément vides. Idem pour les vêtements professionnels ou le prêt-à-porter de façon générale. Le moindre petit défaut sur une seule pièce peut produire une catastrophe sur les ventes de toute la production. D'autres bonnes nouvelles du «front» économique sont donc attendues!