Algérie

Le LPA pour les chômeurs, c'est possible!



Le ministère de l'Habitat parle du Logement promotionnel aidé (LPA) comme d'une nouvelle formule, avec un nouveau cahier de charges en gestation, alors que le LPA, lui-même, n'est pas trop loin de l'ancienne formule qu'il a remplacé, le LSP en l'occurrence. Juste quelques changements, dans le sens d'une recherche de la meilleure maîtrise possible en réaménageant les textes réglementaires, pour combler les vides juridiques qu'on découvre en aval du chantier notamment. Que porte exactement comme nouveauté cette nouvelle ancienne formule du LPA ' En attendant les instructions du ministère de tutelle, dans le sillage des modifications apporté à l'ancien décret exécutif relatif au LPA, on sait que les inscriptions se font désormais au niveau des communes, pas au niveau des daïras, comme cela se faisait auparavant, dans le but évident de cerner les besoins pour chaque commune et affecter les programmes en relation avec ce besoin exprimé (70 000 logements LPA au programme de 2018).Il s'agit d'une gestion rationnelle du LPA, qui éviterait de réaliser beaucoup de logements là où la demande n'est pas importante et moins de logements là où il faudrait en construire plus. D'ailleurs, d'après les premiers enseignements de cette nouvelle ancienne formule, les affectations des programmes se feront sur cette base des besoins exprimés par les populations locales. Enfin, il y a une nouveauté de taille surprenante. Les chômeurs peuvent s'inscrire au programme et rêver d'avoir un logement LPA. C'est ce qui a été annoncé par le ministre, sans plus de détails. On sait seulement que le LPA est destiné à la classe moyenne et aux citoyens qui n'ont pu souscrire à d'autres formules, ceux ayant un revenu se situant entre zéro (0) et six (6) fois le Salaire nationale minimum garanti (SNMG), soit du chômeur (au revenu zéro) au salarié qui perçoit 108 000 dinars. D'où les interrogations, les railleries et les supputations provoquées par cette nouvelle. La question qui se pose avec acuité c'est « comment va se débrouiller le chômeur pour convaincre la banque de lui prêter de l'argent ' ». Le LPA, tout comme le LSP, est un montage financier tridimensionnel, il y a l'aide de l'Etat non remboursable (70 millions de centimes), l'apport financier personnel et le prêt bancaire que l'acquéreur doit rembourser selon un échéancier établi par la banque.
Les banques ne prêtent qu'aux riches, c'est une vérité cartésienne, au moins il faut justifier sa situation professionnel avec des fiches de paie dont le net à payer ne doit pas descendre en deçà d'un certain niveau, puisque les logements en question sont par essence destinés à la classe moyenne (les smicards relèvent de la formule du logement social), comment notre chômeur pourra-t-il, donc, convaincre les banquiers de lui accorder un prêt dans le cadre de l'acquisition d'un logement LPA ' C'est du domaine de l'impossible, tout court. On parle certainement, dans ce cas, des chômeurs de « luxe ». Ceux qui n'ont aucun travail rémunéré, ni activité professionnelle déclarée, et qui font tourner des centaines de millions dans les circuits informels. Seuls, les chômeurs de « luxe » peuvent se passer du prêt bancaire et payer « cash » le prix du logement LPA. Bien sûr, ils auront beaucoup à gagner dans cet investissement.
D'une part le logement est cédé à un prix très abordable, relativement au prix sur le marché de l'immobilier, et d'autre part il y a un bonus de 70 millions (aide de l'Etat) à gagner. L'Etat aura à gagner, de son côté, en sus de la rentrée de liquidités en «cash», la bancarisation d'une partie de l'argent en circulation dans les circuits informels.


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