Le ciel marocain est désormais aux mains des compagnies aériennes
low cost, qui desservent les grandes capitales européennes vers les villes
touristiques du Royaume. Paris-Marrakech, ou Frankfurt-Casablanca sont des
destinations qui boostent le chiffre d'affaires des compagnies aériennes
européennes à bas coût, à un moment où le transport aérien international arrive
difficilement à sortir de la crise. Suffisant pour menacer l'activité de la
compagnie nationale, la RAM.
Avec l'expansion du secteur touristique et l'offre de plus en plus
importante en termes d'infrastructures hôtelières, le Maroc est devenu l'une
des principales destinations des touristes européens. Les vols low-cost ont
augmenté prodigieusement, au point de menacer sérieusement l'activité des
compagnies régulières dans le ciel marocain. Le nombre de compagnies aériennes
desservant le Maroc est passé de 22 en 2004 à 44 compagnies en 2010. Parmi ces
compagnies, il y a 18 low cost, qui détiennent 35% des vols sur ou à partir du
Maroc. Le ciel marocain est en réalité envahi par les low cost. Les fréquences
hebdomadaires durant l'été 2010 assurées par ces compagnies à bas prix se sont
établies en hausse de 425 rotations contre 273 pour l'été 2009, soit une
croissance nette de 55%. Globalement, le marché local des transports aériens
est détenu, low cost et compagnies régulières ou nationales, par six compagnies
: Royal Air Maroc, Air France, et les low cost Ryanair, Easy jet, Air Arabia et
Jet4you, qui réalisent à elles seules 943 des 1 200 fréquences hebdomadaires,
soit 78% du total. D'autres compagnies desservent le Maroc, mais ont un
caractère saisonnier, et travaillent avec des tours opérateurs européens
desservant la plupart du temps les villes touristiques comme Marrakech, Agadir,
Fès, Nador, Oujda ou Ouarzazate.
Des soucis pour la RAM
Depuis la libéralisation du ciel marocain en 2004, en vertu de
l'accord d'association avec l'Union européenne sur le volet des services et
l'accord Open Sky signé en 2006, l'ensemble des vols vers et depuis le Maroc a
augmenté de 135%, selon le ministère du Transport et de l'Equipement. Pour
l'été 2010, le nombre de vols hebdomadaires vers -ou en provenance- des villes
marocaines a atteint 527, soit 44% du total de l'été 2010, en augmentation de
10% par rapport à la saison d'été 2009. Et, bien sûr, les compagnies low cost
grenouillent cette croissance des vols aériens vers le Maroc, puisqu'elles
assurent actuellement 298 vols par semaine, soit 57% des dessertes qui arrivent
sur ces aéroports. Une telle situation découle directement de l'accord Open Sky
signé par le Maroc avec l'Union européenne, qui a permis aux compagnies low
cost de s'installer confortablement sur ce segment du marché des transports
aériens au Maroc. La RAM est secouée par cette concurrence des bas coûts sur
ses segments les plus porteurs. Combinés aux effets de la crise économique
mondiale et le ralentissement de l'activité des compagnies aériennes, cette
concurrence féroce des low cost a fait plonger le chiffre d'affaires de la RAM
en 2009. Avec 5,9 millions de personnes transportées, la RAM a enregistré un
déficit de 850 millions de dirhams, en recul de 3,4% par rapport à 2008.
Suffisant pour nourrir quelques soucis pour la RAM, qui s'est délestée en
douceur d'Air Sénégal pour ne pas alourdir ses pertes financières. La RAM se
met à son tour au low cost. Elle compte se redéployer dorénavant sur le terrain
des voyages à bas prix avec sa nouvelle filiale, RAM Express, qui dessert le
réseau domestique, et les villes les plus visitées par les touristes étrangers
ou les nationaux.
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Posté Le : 21/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Boualem Alami
Source : www.lequotidien-oran.com