Algérie

Le lourd tribut des tricheurs



C'est fini! L'examen du baccalauréat prend fin aujourd'hui. Un grand soulagement pour les candidats, mais aussi pour les internautes qui pourront «surfer» sans faire face aux coupures qui ont marqué cette fameuse semaine. Quoi qu'il en soit, cette mesure draconienne aura évité de revivre le cauchemar de 2015 avec une fuite massive des sujets. Force est de constater que jusque-là, aucun sujet n'a été rendu public avant le début de l'épreuve. Mieux encore, les faux sujets et autres «fake news» du baccalauréat étaient beaucoup moins nombreux.Les élèves ont pu rester concentrés sur leurs sujets. Même si certains ont préféré jouer la carte de la triche afin d'obtenir ce fameux sésame. Un chemin semé d'embûches qui ne mènent qu'à la case...prison.
Les hautes autorités du pays avaient averti les fraudeurs que, cette année, ce sera tolérance zéro! Cela n'a pas refroidi certains qui ont choisi de constituer des «Isaba» (bande, ndlr) de la triche, en s'équipant de véritables outils d'espionnage tels que les lunettes bluetooth ou encore les oreillettes invisibles, mais leur stratagème n'a pas échappé à la vigilance des surveillants qui les ont démasqués. Résultat des courses: une exclusion des épreuves pendant plus de 5 ans et un «vol» direct chez le procureur de la République. Comme c'est le cas, par exemple, de ce candidat à Constantine qui, au lieu de se réjouir de son bac ou au pire, refaire l'année, passera les 18 prochains mois de sa vie sous les verrous. Il devra aussi s'acquitter d'une amende de 100000 dinars. Pis encore, il a entraîné deux de ses amis avec lui. Ils ont été condamnés à 3 ans de prison ferme et 100000 dinars d'amende,après avoir été pris en flagrant délit.
Le dimanche 12 juin courant, aux environs de 16h20, et lors des patrouilles effectuées par les unités de la Sûreté nationale, dans le cadre de la sécurisation des épreuves du baccalauréat, l'attention des policiers a été attirée par deux personnes proches du lycée «soeurs Saâdane» de la ville de Constantine en train de parler au téléphone à propos des sujets du baccalauréat. Ils ont vite confirmé qu'elles s'entretenaient avec une troisième personne pour lui communiquer les réponses, suite à quoi elles ont été arrêtées. Elles ont avoué leur forfait en n'ayant que leurs yeux pour pleurer. À Chlef, Tébessa, Djelfa, Oum El Bouaghi, des cas similaires ont été signalés.
Des perquisitions ont même été faites permettant de récupérer du matériel dédié à la triche, digne de James Bond.
Les concernés ont eux aussi été arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison. Il y a aussi ces étudiants qui gèrent des pages sur les réseaux sociaux censées aider les candidats au baccalauréat à réussir. Ils n'ont pas trouvé mieux que de les initier à la «fraude» en diffusant les sujets et leurs réponses sur les réseaux sociaux en plein examen.
La brigade de lutte contre la cybercriminalité de la police et de la Gendarmerie nationale les a repérés avant de remonter vers eux grâce à leurs adresses IP. EIle leur a vite rendu «visite» pour les envoyer en prison. D'autres se sont crus plus malins en utilisant des pseudonymes sur la Toile et dans l'utilisation des puces téléphoniques qui ne sont pas à leurs noms. Mais les moyens technologiques dont disposent les services de sécurité ont permis de les démasquer en quelques minutes. Ils ont aussi été condamnés en comparution immédiate pour des peines qui vont de 1 à 3 ans de prison. Certes, cela est très sévère, Leur avenir a été mis entre parenthèses, mais c'est un mal nécessaire pour endiguer un phénomène qui est en train de gangrener notre société en général, et l'Education nationale en particulier.
Quel avenir pensent -ils avoir en réussissant par la triche alors qu'ils ne méritent pas le diplome' Ils sont en train de remettre en cause toute la crédibilité d'un examen pour lequel la grande majorité de leurs camarades se sont sacrifiés durant toute l'année. Il peut y avoir des accidents, certaines personnes peuvent échouer alors qu'elles se sont donnés à fond, mais elles réussiront dans le futur proche que ce soit au baccalauréat ou dans un autre domaine.
Aujourd'hui, ces jeunes ont gâché leur avenir. Ils ne peuvent en vouloir qu'à eux-même. Surtout que selon l'avis des candidats, les sujets de cette année étaient plus ou «moins abordables». Ils auraient pu l'avoir, sans tricher ou échouer pour mieux rebondir. Ils ont choisi la facilité. Ils le payent aujourd'hui très cher. Ils étaient avertis...


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