Algérie

Le lourd tribut de la Minusma



Comme le Burkina et le Niger voisins, notamment dans la région dite des Trois-Frontières, le Mali ploie sous la menace grandissante des groupes terroristes qui sévissent de jour en jour. Le 8 décembre dernier, les Casques bleus appartenant à la Mission de paix des Nations unies (Minusma) ont encore été endeuillés, 7 d'entre eux, de nationalité togolaise, ayant été tués par l'explosion d'une bombe dans la zone de Bandiagara, relevant de la région du Mopti, au centre du pays. Trois autres ont été grièvement blessés. Les Casques bleus de la force multinationale au Mali se trouvaient dans un convoi logistique à destination de Sévaré lorsque leur véhicule a heurté l'engin explosif. Un autre Casque bleu, blessé fin novembre dans une autre explosion au Mali et évacué à Dakar (Sénégal) avait succombé à ses blessures quelques jours plus tard.Déployée depuis juillet 2013 au Mali, la Minusma comprend, outre l'encadrement diplomatique et administratif, 11 000 militaires et 2000 policiers et sa mission principale consiste à accompagner la mise en oeuvre de l'Accord de paix de 2015 issu du processus d'Alger, contribuer à la restauration de l'autorité de l'Etat et assurer une protection des populations contre les attaques des groupes extrémistes. Malheureusement, la dégradation de la situation sécuritaire n'a cessé de prendre de l'ampleur, annihilant les efforts consentis par la force onusienne qui a payé un lourd tribut avec plus de 150 Casques bleus tués dans des attaques et des incidents liés à l'insécurité. Si elle n'est pas la seule force étrangère à subir un tel bilan, la Minusma doit néanmoins faire face à des terroristes qui ont la maîtrise du terrain et imposent une tactique éprouvée, consistant à utiliser des engins explosifs semés sur les routes et à attaquer à l'improviste pour disparaître, moins d'une demi-heure plus tard, dans la nature. D'où la grande difficulté de la riposte et l'apparente impuissance des multiples forces engagées comme Barkhane, le G5 Sahel et les FAMa.
Ce genre d'opérations est très utilisé par les groupes terroristes mais ils n'hésitent pas, quelquefois, à changer de tactique et à se confronter violemment aux contingents isolés, avec des assauts à la fois soudains et directs. Ainsi, il arrive qu'ils s'attaquent à des campements militaires, voire même à des bases, comme en janvier 2021 à Aguelhoc, non loin de Kidal, où se trouvaient des soldats français et des Casques bleus dont une dizaine de membres ont été tués. L'ampleur des pertes de la Minusma est sans égale par rapport aux autres missions onusiennes de par le monde et elle illustre, parmi d'autres indicateurs, combien la situation sécuritaire au Mali et, plus largement, dans la région sahélienne s'avère extrêmement préoccupante, après des années de mobilisation et de lutte qui ont fini par user la patience et les certitudes des populations concernées.


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