Algérie

Le lotissement 407 de Bir El-Djir sans eau depuis... 20 ans



Sans eau depuis vingt ans. C'est pourtant vrai. Il ne s'agit nullement d'un bidonville, mais d'un lotissement situé à Haï Khemisti, dans la commune de Bir El-Djir. A qui la faute ? Sûrement pas à l'ADE, dit-on, qui ne procède au raccordement au réseau d'AEP qu'une fois le projet achevé. Ce n'est pas également la mission de la collectivité locale, qui devant l'extension urbaine incontrôlée de la commune de Bir El-Djir et à qui on a rattaché tout l'USTO, s'est montrée dans l'incapacité de gérer cette commune. Dans une lettre adressée à notre rédaction, les habitants du lotissement 407 mettent à l'index l'agence foncière de Bir El-Djir qui devait prendre en charge la viabilisation du lotissement, notamment en matière d'AEP et de voies d'accès. Cependant, de tout cela rien n'a été fait et les riverains estiment qu'ils ont été arnaqués, car à la cession des lots de terrain par l'agence, il était stipulé que cette dernière devait prendre en charge l'alimentation en eau potable des nouveaux locataires. Il fallait attendre l'année 1994 pour que le projet soit confié à une entreprise privée. Selon toujours les habitants de cet ensemble immobilier, la réception technique par les services habilités ne s'est jamais faite après l'achèvement des travaux. Environ 8 ans après, c'est-à-dire en 2002, les essais de pression effectués sur le réseau ont dévoilé la mauvaise qualité des travaux. Suite à ce constat, la commission d'enquête diligentée conjointement par l'APC et l'agence foncière a conclu que les travaux devaient être repris. Mais contre toute attente et suite à de nombreuses démarches entreprises auprès des responsables de l'agence foncière, il s'est avéré que cette dernière ne pouvait relancer le projet en raison de difficultés financières. Le dernier espoir de voir l'eau couler dans leur robinet est survenu après la visite du wali d'Oran au début de l'année 2006. Ce jour là, le premier responsable de l'exécutif avait promis solennellement de résoudre cet épineux problème. Depuis, rien n'a été fait et comme dirait un riverain, « on continue de s'abreuver de promesses ». Faute de quoi, le recours aux colporteurs d'eau est l'unique solution pour les habitants de ce lotissement, qui demeurent convaincus que parfois l'eau est d'origine douteuse. Pour de plus amples éclaircissements, l'ADE, qui pour certains est responsable de cette situation, on apprend que cette agence ne se charge que de la gestion du réseau de distribution une fois opérationnel et, de par son statut d'entreprise commerciale, elle ne peut nullement financer un projet de raccordement, qui revient en principe soit aux promoteurs immobiliers soit aux agences foncières qui ont fait payer aux bénéficiaires les frais de raccordement. Par ailleurs, et pour donner un large aperçu des difficultés quotidiennes, les habitants souffrent du système de collecte des ordures ménagères (deux jours par semaine), du mauvais état des routes, de l'absence de structure sanitaire pour les soins de base et enfin à un éclairage public défaillant. En somme, un exemple concret de ratage du projet d'extension de la ville d'Oran vers l'Est, où cette région est devenue 20 ans après une véritable cité dortoir.


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