Algérie

Le long processus de reconnaissance du droit à l'autodétermination de l'Algérie 50 ans de participation au sein de l'ONU



Lors d'une conférence intitulée «L'adhésion et 50 ans de participation de l'Algérie au sein de l'ONU», tenue hier dans le cadre de la célébration du cinquantenaire du déclenchement de la révolution, Réda Malek, ancien chef du gouvernement, un des négociateurs des Accords d'Evian et ancien diplomate, a retracé le long cheminement de la reconnaissance par l'ONU du droit à l'autodétermination au peuple algérien, indiquant, que «l'Algérie accordait de l'importance à l'opinion internationale avant même le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954». Dans son intervention lors du forum d'El Moudjahid, Réda Malek a expliqué que «l'Algérie était quasi-cadenassée, et n'était connue qu'en tant que département de la France», d'où, a-t-il ajouté, la nécessité d'une lutte armée pour porter la question algérienne devant l'opinion internationale. Ce n'est qu'en 1955, que la question algérienne a été introduite pour la première fois devant les Nations unies, «c'était sans intérêt», a rappelé le conférencier, qui expliquera qu'en ce temps là, de Gaulle disait de l'instance onusienne qu'elle était «un machin», donc sans importance, mais, pour l'Algérie , l'ONU avait de l'importance, car elle était bâtie sur les principes du règlement des conflits par la voie pacifique et, surtout, de l'autodétermination des peuples.Pour Réda Malek, en s'adressant à l'ONU, l'Algérie ne demandait pas tant le règlement du conflit, mais de réaliser un minimum : arracher la reconnaissance de son droit à l'autodétermination. La France qui y était opposée, a entrepris depuis cette date, de dépêcher à l'ONU une délégation plus importante, conduite par son ministre des Affaires étrangères, pour défendre son point de vue et récolter plus de soutien. L'autre difficulté qu'a rencontrée l'Algérie est liée à la faiblesse du nombre de pays indépendants, notamment en Afrique, mais c'était loin d'avoir dissuadé l'Algérie de poser à chaque fois la question. M'Hamed Yazid et Abdelkader Chanderli, tous deux membre de la délégation algérienne, ont accompli un travail inoubliable, témoigne Réda Malek. Il rappellera dans ce sens, les contacts qu'ils avaient noués avec nombre de pays asiatiques et latino-américains, comme le Mexique qui s'était solidarisé avec l'Algérie. A telle enseigne que, raconte-il, dès son installation à Moscou, il avait été invité à un diner par l'ambassadeur du Mexique, qui lui avait présenté une fillette nommée «Argelia», parce qu'elle est née le jour du déclenchement de la Révolution algérienne, le 1er Novembre 1954. L'Algérie comptait aussi, des soutiens dans le groupe des 77, ou groupe afro-asiatique. Ces efforts n'ont pas été vains, lorsque la question algérienne s'était posée de nouveau devant l'ONU. La conjoncture aidant, la question avait plus de chance de réussite. Soit, au lendemain du massacre de Sakiet Sidi Youcef, commis à la suite du bombardement français d'une école, qui avait soulevé l'indignation dans le monde. En septembre 1958, le Gpra était né, de Gaulle avait été aussi porté au pouvoir par le comité de salut public, en remplacement de la quatrième république. En décembre 1958, l'Assemblée générale de l'ONU avait, pour la première fois, voté une résolution qui accordera le droit à l'autodétermination au peuple algérien, et demanda l'ouverture du dialogue avec le gouvernement provisoire, trois mois seulement après sa création. Selon le conférencier, cette résolution avait une grande importance, car de Gaulle, qui ne croyait pas en l'ONU, avait même demandé l'aide au président des Etats-Unis de l'époque, Eisenhower, afin d'user de son influence sur la 13e Assemblée générale de l'ONU. Mal lui en pris, puisque les Etats-Unis se sont abstenus du vote, pour la première fois, ce qui a été un tournant décisif dans le règlement de la question algérienne, puisque l'Occident ne partageait pas les mêmes visions que la France au sujet de la colonisation de l'Algérie. En septembre 1959, de Gaulle reconnaîtra enfin le droit à l'autodétermination du peuple algérien, laissant place à la réunion du gouvernement français avec le gouvernement provisoire algérien, à Melun, en juin 1960, qui, bien que n'étant pas arrivée à un résultat probant, était en elle-même une reconnaissance du gouvernement algérien. Pour preuve, Krim Belkacem avait été reçu ensuite par le président Khroutchev à New York. Ainsi l'Algérie avait réalisé ce qu'elle demandait à l'ONU.
Dès son indépendance, l'Algérie qui est devenue membre à part entière de l'ONU, le 8 octobre 1962, a soutenu les causes justes des peuples dans le monde, notamment en Afrique et en Asie, a indiqué Reda Malek. Il a rappelé, la réunion spéciale pour l'étude des problèmes économiques du tiers monde, à la demande de l'Algérie. En présidant l'AG de l'ONU, à travers son ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Bouteflika, l'Algérie avait aussi pris l'initiative de donner la parole à Yasser Arafat, et, a demandé le gel de la qualité de membre du régime d'apartheid, jusqu'à la reconnaissance des droits du peuple Sud Africain.
A. R.

M. Rédha Malek rend hommage à Pierre Chaulet, ardent militant de la cause algérienne
M. Rédha Malek, ancien diplomate et l'une des figures du mouvement national, a rendu samedi à Alger un vibrant hommage à l'ancien militant de la cause
algérienne durant la guerre de libération nationale, Pierre Chaulet, décédé vendredi à l'âge de 82 ans.
«Il s'agit d'un fervent défenseur de la cause algérienne.
Il a toujours milité pour le droit des peuples à l'autodétermination et, aujourd'hui, nous devons lui rendre hommage», a indiqué M. Rédha Malek qui a animé une conférence, au Forum d'El-Moudjahid, à l'occasion du 50e anniversaire de l'adhésion de l'Algérie à l'ONU.
M. Rédha Malek a saisi cette occasion pour demander à l'assistance d'observer une minute de silence à la mémoire de Pierre Chaulet.
Né le 27 mars 1930 à Alger, Pierre Chaulet a milité pour l'indépendance de l'Algérie durant la guerre de libération nationale (1954-1962) aux côtés du Front de libération nationale (FLN). Eminent professeur en médecine, Chaulet, qui a opté pour la nationalité
algérienne au lendemain de l'Indépendance, a occupé de hautes fonctions au ministère de la Santé et était expert dans la lutte contre la tuberculose.
Il a été également Vice-président de l'Observatoire national des droits de l'homme et membre du Conseil national économique et social (Cnes).
Chaulet est l'un des pionniers de l'agence Algérie presse service (APS), dont il a été un des membres
fondateurs à Tunis en 1961.
A ce titre il a été honoré en décembre 2011
à l'occasion du 50e anniversaire de l'agence.
La dépouille de Pierre Chaulet sera rapatriée lundi
prochain à bord d'un avion d'Air Algérie en provenance de Marseille et sera inhumé le lendemain au cimetière
chrétien de Diar Saâda (Alger).


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