Le long chemin de H. H.
Il s'appelle Hassan Harrab, possède une taille moyenne, des mollets solides et sa fonction est plombier. Sans politique fixe, il quitte son pays en 1992, après que des groupes terroristes eurent investi son petit village arrosé de la Mitidja, en exigeant de tout le monde de partir ou de se plier à la loi islamique sans eau. Installé en France dans un petit village du Midi sous couvert de plomberie pour tous, Hassan Harrab ne reste pas longtemps. Dès que le Front National prend la mairie en 1993, ses voisins, jusque-là clients, lui demandent de retourner chez lui, en Arabie avec ses tournevis. Hassan Harrab prend sa boîte à outils pour s'installer à Marrakech, au Maroc, où il travaille dans un hôtel pour touristes bouchés. Jusqu'en 1994 où suite à un attentat, les Algériens sont violemment expulsés du pays. Jeté dans un camion, Hassan Harrab se retrouve à Relizane mais pris pour un plombier marocain, il est rejeté vers Alger où il a travaillé jusqu'à ce que le propriétaire de l'appartement qu'il loue l'expulse, pour en faire une pizzeria.En 2000, Hassan Harrab s'installe en Kabylie d'où il est chassé en 2001 pour avoir réparé le chauffage central de la brigade de gendarmerie. Après quelques tuyaux réparés à Bouira, Hassan Harrab quitte encore l'Algérie pour s'installer à Sfax, en Tunisie, mais en 2004, lors d'un match de football, des incidents éclatent entre supporters et une chasse à l'Algérien est organisée. Hassan Harrab doit encore partir pour s'établir à Tébessa. Installé au Caire, en Egypte, pour travailler comme installateur de surpresseurs sur le Nil. Hassan Harrab se voit obligé de rentrer suite aux récents incidents. Aujourd'hui à Alger, il a, du haut de ses 40 ans passés, une philosophie particulière. Là où il y a de l'eau, il y a des hommes. Là où il y a des hommes, il y a des pertes. Et les soudures ne tiennent généralement pas longtemps.
Posté Le : 30/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com