Algérie

Le logement, l'appart et le statu quo nouveau


Les citoyens de la localité d'Emir-Abdelkader, dans la wilaya de Jijel, ont fermé le siège de leur mairie, empêché le maire d'y entrer et exigé son départ, nous apprend notre correspondant local. En même temps, pour les mêmes raisons ou pas loin, deux autres sièges d'APC ont été fermés dans les environs. Encore des listes de bénéficiaires de logements contestées. En l'occurrence, ce n'est vraiment pas original. Des mutineries du genre, ça fait des années que les Algériens en voient à la pelle dans tous les coins du pays, quand ils n'y sont pas directement impliqués. Si le niveau de colère et les modes opératoires peuvent différer d'un endroit à l'autre, la « fréquence » est la même : c'est quasiment une distribution, une protesta. Et ça ne manque jamais de raisons et d'arguments de contester. La politique du logement - ou ce qui en tient lieu - étant ce qu'elle a toujours été, le pouvoir réalise et répartit les appartements non pas en fonction des besoins à satisfaire dans la transparence et l'équité, mais selon ses propres opportunités, son? calendrier politique et parfois selon les capacités de nuisance des catégories sociales, professionnelles ou? géographiques. C'est le cas encore mais peut-être plus cette fois-ci que par le passé. Des dizaines de milliers de logements prêts ont été mis au frigo ? ou gardés chaud ? pour les besoins du cinquième mandat. Une certitude, voire une évidence pour beaucoup de monde et pas seulement pour le sérail, sa périphérie et ses petits clients. Ça avait commencé bien avant, mais il faut toujours garder le meilleur pour la fin, n'est-ce pas ' Le meilleur en termes de volume mais aussi en termes de mise en scène dédiée à la gloire du prince. Le scénario est déjà connu puisqu'il a été joué jusqu'à l'usure mais les promesses d'innovation ne manquaient pas. Les images de portraits géants de Boutef triomphant sur les façades, les vieilles remerciant le Président une larme dans le coin de l'?il et le youyou sonore au bout du micro pouvaient être améliorées et surtout servies au moment propice. Entre-temps, les portraits de Bouteflika sont décrochés des façades, les ministres rasent désormais les murs mais le procédé n'a pas changé. On a préparé des logements pour le cinquième mandat, on a cru qu'on pouvait les « détourner » pour le statu quo nouveau. Mais les scénarios de parade, aujourd'hui comme par le passé, ne règlent rien sur le fond : il n'y a pas assez de logements, si tant est qu'on ait eu un jour la volonté d'en construire le maximum et d'y faire accéder ceux qui en ont le plus besoin. Et ça donne ce que ça donne. Au fait, la banane à 200 dinars est toujours une vue de l'esprit et la viande à 900 joue à l'homme invisible. Même pas ça !S. L.


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