Algérie

Le logement et ses chantiers Point Net



onstruire, encore construire, toujours construire des logements et ça ne suffira jamais, tant qu'il ne s'agira que de... construire ! Ceci, en admettant que tous les projets de logements dont on annonce les chiffres à tout-va soient réalisés. Il faut aussi espérer qu'une partie soit terminée dans les délais proclamés, c'est un espoir très mince, il faut le dire, mais le logement étant un rêve, autant rêver avec «ambition».
Il faut également espérer que le prix des logements Aadl ou LSP ne soient pas revus à la hausse. Là, on se rapproche quasiment du fantasme, mais il faut aussi fantasmer, puisqu'on nous le dit. Après tout, personne n'attendait ce «retour» providentiel de l'Aadl, la seule formule d'accès au logement pour les petites et moyennes bourses qui a un tant soit peu donné quelque résultat et soulagé bien des familles. Personne n'attendait non plus le retour de M. Tebboune à la tête du ministère de l'Habitat.
C'est quand même rare, autant de volontarisme et d'accueil favorable pour quelqu'un qui était bien parti pour une longue traversée du désert.
Il doit donc bien se passer quelque chose pour le logement ! A bien y penser, ce ne doit pas être bien compliqué, de construire des logements dans les délais arrêtés, surtout que généralement, il n'y a pas grand monde pour trouver une échéance trop longue.
De toute façon, les candidats au logement ne sont pas associés dans la détermination des délais, attribut exclusif des pouvoirs publics ou autres promoteurs avec les entreprises de réalisation. Et ce qui ne gâte rien, réaliser des logements dans les délais est le moyen le plus sûr d'éviter les mortelles réévaluations qui se répercutent à coup sûr sur le prix de vente.
Le ministre de l'Habitat déborde ainsi d'optimiste enthousiasme en lançant un programme de 50 000 logements Aadl pour la seule année 2013, sur un projet global de 150 000.
Et un bonheur ne venant jamais seul, il promet dans la foulée de «tout faire pour éviter la hausse des prix, surtout pour la partie confiée aux entreprises étrangères».
On ne sait pas pourquoi il a fait cette dernière précision mais personne ne s'en inquiète. D'abord parce que la «partie confiée aux entreprises étrangères» doit constituer l'essentiel du programme, ensuite parce que dans ce genre de formule d'accès au logement, le prix est un moindre souci par rapport à l'assurance d'avoir un toit et à la souplesse du mode de paiement.
Il y a par contre matière à inquiétude quand M. Tebboune évoque l'éventualité de «soulager» ces mêmes entreprises étrangères des travaux de finition et de VRD pour ne pas avoir à revoir à la hausse le prix de revient, le cas échéant. ça sent le bricolage dont l'impact sur la qualité et surtout les...délais n'est pas bien difficile à imaginer ! Pour le reste, le ministre de l'Habitat n'a pas parlé que de construire des logements pour... régler le problème du logement ou du moins en atténuer l'ampleur. Il a bien évoqué les dizaines, voire des centaines de milliers de logements vides ou loués dans des conditions plus ou moins obscures.
On sait que si ces logements avaient été attribués à ceux qui en avaient besoin, peut-être que la crise en la matière n'aurait jamais atteint les proportions que l'on sait. Mais savoir n'est pas suffisant et le moins que l'on puisse dire est que
M. Tebboune a du pain sur la planche en l'occurrence. Tout comme construire ne suffit pas. Il faudra récupérer ces logements vides ou illégalement occupés, développer un marché locatif réglementé et transparent, mettre un peu d'humanité dans l'accès au foncier et laisser aux banques la liberté de financer l'achat ou la construction dans les termes qu'elles souhaitent. Un vaste chantier.


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