Algérie

Le livre religieux au SILA



1.471 ouvrages refusés par les Affaires religieuses Le livre religieux voit sa surface réduite au 13e Salon international d’Alger. Et pour cause, une sélection rigoureuse a été faite en amont par le comité de lecture avant le début de la foire. Le comité composé de plu-sieurs départements minis-tériels a fait une lecture très stricte des ouvrages proposés par les maisons d’éditions. 1.471 titres, en majorité religieux, ont été interdits d’exposition. Et l’on retrouve parmi ces titres, 41 édités en Algérie. C’est ce qu’a déclaré hier Mohamed Aïssa, directeur des Affaires religieuses au département de Bouabdallah Ghlamallah. Interrogé à la radio, le même responsable a assuré que le ministère veut réellement lutter contre la littérature subversive. «Les Affaires religieuses veulent lutter contre le livre subversif, et tout particulièrement leur vente aux abords des mosquées. Nous avons d’ailleurs interpellé les services de sécurité pour intervenir contre ceux qui exercent ce commerce au sortir des lieux de prière», a-t-il assuré. Il s’agit pour le ministère de protéger la société contre ce genre d’ouvrages qui sèment une littérature intégriste désignant l’Algérie comme une terre de Djihad et incitant même les jeunes Algériens à prendre les armes contre d’autres Algériens. Les livres refusés au Salon baignent essentiellement dans les eaux du Takfir, un rite à l’origine, selon le même interlocuteur, du terrorisme. Interrogé par ailleurs sur la liberté du culte en Algérie, le représentant des Affaires religieuses a assuré que la loi 03-06 protège les libertés du culte en précisant que «les procès intentés contre certains citoyens visent à lutter contre le prosélytisme, activité interdite en Algérie». «La loi sur le culte et les procès intentés visent à protéger les jeunes, les adolescents et les enfants, contre ce genre de pratique. Au contraire, la justice a été très clémente dans plusieurs cas» assurant que la même loi votée en 2006 a reçu le soutien des représentants des autres religions pratiquées en Algérie. Il n’a pas nié toutefois la fermeture de plusieurs lieux du culte chrétien qui n’ont pas reçu l’autorisation du ministère. Selon lui, il y a de plus en plus d’églises légales qui ont fermé faute de pratiquants. Interrogé sur le nombre de nouveaux convertis au christianisme, le même responsable ne donne aucun chiffre. Il indique seulement que les autorités demandent aux églises de leur fournir la liste des chrétiens qui se rendent dans ces lieux, et ce, pour les protéger. Récemment, le département d’Etat américain, dans son rapport annuel sur le respect des pratiques religieuses dans le monde, a critiqué l’Algérie pour «non-respect de la liberté du culte». Mais pour le responsable algérien, les critiques n’ont pas de fondements réels. «Le département d’Etat s’est basé sur des rapports de sectes. En ce qui nous concerne, nous avons été étonnés de ce rapport et c’est le cas également des représentations des autres religions qui se sont désolidarisées du département d’Etat», a-t-il déclaré. Pour ce qui est du père Johnson, représentant de l’église protestante, Mohamed Aïssa a seulement dit que l’homme a achevé sa mission et que son titre de séjour a expiré. Tahar A.O.


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