Algérie

Le livre que la France a voulu censurer



Le livre que la France a voulu censurer
Les arguments avancés par Robert Laffont n'emportent pas la conviction de Pascal Boniface qui écrit, dans une note d'avertissement, que «cet acte qui a tout d'une censure me laisse avec un manuscrit sur les bras et guère de temps pour me retourner et trouver un nouvel éditeur».Le conflit israélo-palestinien a fait une victime supplémentaire : la société française. Celle-ci est rongée de l'intérieur par cette guerre lointaine qui est devenue l'une des causes les plus graves de division entre Français.Les juifs français craignent que cela suscite un développement de l'antisémitisme qui les mettrait en danger. Ils ont peur.D'autres Français estiment que l'antisémitisme est plus nettement combattu par les pouvoirs publics et les médias que les autres formes de racisme et de discrimination. Le fossé s'élargit entre ces deux perceptions, divisant les familles, séparant les amis, rendant trop souvent les fréquentations impossibles entre ceux qui ne sont pas d'accord sur ces points.De plus, une confusion opérée entre antisémitisme, antisionisme et critique de l'action du gouvernement israélien contribue à l'importation de ce conflit, où la défense de la politique du gouvernement israélien prend parfois le pas sur la lutte contre l'antisémitisme. Ce conflit va durer. «Va-t-on le laisser gangrener la vie sociale en France '» C'est l'argumentaire de La France malade du conflit israélo-palestinien, livre que Pascal Boniface publie (février 2014) aux éditions Salvador, après la rétractation en octobre 2013 des éditions Robert Laffont où l'ouvrage devait paraître début 2014.Les arguments avancés par Robert Laffont n'emportent pas la conviction de Pascal Boniface qui écrit, dans une note d'avertissement, que «cet acte qui a tout d'une censure me laisse avec un manuscrit sur les bras et guère de temps pour me retourner et trouver un nouvel éditeur. Cette lâche décision donne encore plus de poids à mon propos. C'est en tous les cas symptomatique d'un climat, de l'existence de sujets tabous dans le monde de l'édition et d'une volonté de formater les esprits. Si vous n'entrez pas dans le cadre de la pensée commune il vous faut prendre des chemins de traverse et renoncer à la voie royale des grandes maisons d'édition avec un grand service de presse et un accès aux médias centraux visibles. Démocratie à condition d'entrer dans le moule».Et en guise de conclusion de son ouvrage : «J'ai envie de vivre libre de mes propos dans mon propre pays, et notamment vis-à-vis de l'appréciation d'un gouvernement étranger. Or, ce n'est pas tout à fait le cas. Il faut accepter de payer le prix fort pour exercer cette liberté. J'ai envie de pouvoir avoir des relations amicales et chaleureuses avec mes compatriotes juifs, sans que l'appréciation de la politique du gouvernement israélien soit un mur infranchissable entre nous.»




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