« Le livre perd de sa valeur dans mon pays »

François Nkeme est un éditeur camerounais. Il expose une cinquantaine de titres récents au stand Panaf. Il est le premier responsable de la maison d'édition « Ifrikiya » installée à Yaoundé. François Nkeme, qui se veut un porte-voix des auteurs africains, est présent pour la troisième année au Sila. Depuis 2007, « Ifrikiya », née à Yaoundé de la fusion de trois maisons d'édition, a publié une cinquantaine d'auteurs africains. En dépit des nombreuses difficultés qu'il lui reste à surmonter, son fondateur directeur entend faire de sa société un acteur majeur de la littérature africaine.Parlez-nous de votre maison d'édition... C'est une maison d'édition créée depuis 2007. Elle publie en moyenne quinze à vingt livres par an. Nous avons trois collections principales (roman, essai et musique). Nous avons constaté un manque dans la littérature pour enfants et la BD. Nous essayons aussi de promouvoir la plupart de nos auteurs qui sont locaux.Quel genre littéraire intéresse le lecteur camerounais 'Au Cameroun, les gens préfèrent lire le roman et l'essai politique, et ce, à cause des conditions sociopolitiques.Quelles sont les difficultés que vous rencontrez 'J'ai constaté que les médias algériens sont très proches des éditeurs. Ce n'est pas notre cas parce que le livre demeure encore le parent pauvre de la culture. Même si nous avons plusieurs auteurs, les gens préfèrent la musique. Nous rencontrons aussi des difficultés pour la distribution et la diffusion.Les nouveaux médias peuvent-ils menacer le livre 'Foncièrement. Le livre perd de sa valeur au Cameroun. Pour endiguer cela, il faudrait travailler à inculquer très tôt des habitudes de lecture.Des projets 'Augmenter la production de livres pour enfants, essayer de produire des romans qui puissent mieux faire connaître notre culture camerounaise et africaine. Il faut également distribuer les ouvrages et bâtir des ponts avec l'Algérie à travers des coéditions.