Présente à Alger dans le cadre de la tenue du 17e Sila, Mme Sana Ghenima est spécialisée dans l'édition numérique et interactive. Vice-présidente de l'Union des éditeurs tunisiens et membre de l'Union arabe de l'édition électronique, elle revient dans cet entretien sur son parcours et donne son appréciation sur le support numérique.
- Pourriez-vous revenir sur votre parcours '
Je suis détentrice d'un ingéniorat en génie industriel obtenu à l'ENIT de Tunis, conforté d'un certificat de Business and Technical English au Britich Council. Ma carrière, je l'ai commencée en 1992 à Shell Tunisie, pour laquelle j'ai réalisé une étude de rentabilité des stations service. L'année suivante, on m'a confié chez M. Texture la conduite de l'implantation d'une usine à Sousse. En 1992, j'ai travaillé chez Oregon Maine, où j'ai occupé le poste de directrice d'usine. En 1993, j'ai été nommée chef de production chez Aster Informatique, pour laquelle j'ai, entre autres, réalisé l'implantation de sept sites industriels en l'espace de deux ans. Une année après, j'ai été nommée directrice des grands comptes, préposée au développement. Avec l'avènement d'Internet, nous avons vu l'importance d'une société globalisée, d'où l'importance de créer des contenus respectant la diversité culturelle afin de bâtir une société du savoir. En 2003, j'ai lancé mon propre projet, que j'ai baptisé Sanabil Med (Les épis de la Méditerranée) que j'ai monté avec un capital mixte tuniso-européen à hauteur de 170 000 dinars. Une PME agissant dans le développement des contenus ludo-pédagogiques, multimédia, plateformes e-learning, bornes interactives, livres et CD éducatifs. Depuis notre création, nous avons édité pour le grand public une centaine de supports numériques. Nous avons surtout beaucoup de projets pour des tiers.
- Après un départ difficile, votre entreprise semble des plus florissantes aujourd'hui en direction de l'international...
Le départ a, certes, été difficile. Nous avons ciblé des niches nous permettant de rentabiliser les investissements de développement qu'on a faits. Nous avons commencé avec des domaines civiques. En effet, nous avons travaillé, entre autres, avec des ONG et des coopérations internationales, notamment dans le domaine de la prévention routière, dans l'environnement, la santé scolaire, l'OMS. Ces gens sont prêts à servir ce genre de projets.
Le numérique attire les jeunes. C'est à travers le numérique qu'on arrive à leur faire passer un message. Par la suite, nous nous sommes lancés dans le soutien scolaire numérique et les développements spécifiques dans le domaine de l'éducation, et ce, avec les grandes organisations régionales. Nous leur avons fait parrainer des produits qu'ils ont financés.
- Vous faites tout de même de la résistance afin de maintenir votre société viable dans votre pays d'origine, à savoir la Tunisie...
C'est du militantisme que nous faisons. En termes de business, nous avons des marchés naissants, mais avec des projets d'avenir. Il faut dépasser les frontières nationales pour parler de spécificités régionales et capitaliser sur le potentiel de toute la région maghrébine, africaine et méditerranéenne. Il faut produire pauvre mais malin.
- Le support numérique est actuellement votre leitmotiv...
Le numérique, c'est le présent et c'est certainement l'avenir. C'est la mobilité. Quand les gens parlent numérique, il y a un support. Le mobile et la tablette mobile, c'est l'essor qu'on aura. Tout le monde est équipé. Créer du contenu, c'est une obligation. On ne peut pas avoir des autoroutes d'information et ne rien mettre dedans. La nature a horreur du vide.
- Quelle est votre appréciation sur cette 17e édition du Sila '
Le Salon international du livre d'Alger est l'un des plus importants des salons africains.
C'est un rendez-vous incontournable après celui du Caire. Ce salon est une excellente opportunité pour lancer des contenus régionaux locaux en mode numérique principalement dédiés aux jeunes et aux enfants.
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Posté Le : 24/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nacima Chabani
Source : www.elwatan.com