Algérie

«Le Livre de l’Emir» Ou la vision d’un humaniste



Le Livre de l’Emir, du romancier algérien Wacini Laâredj, a fait l’objet d’une critique littéraire publiée hier par un journal tunisien pour mettre en valeur «la vision d’un humaniste» qu’a été celle de l’illustre chef de la résistance algérienne l’Emir Abdelkader. L’ouvrage, paru en 2005 aux éditions Sindbad/Actes Sud, témoigne de «l’élan généreux de l’Emir pour bannir la méfiance et rapprocher les peuples», souligne Rafik Darragi dans cette critique parue dans le quotidien La Presse de Tunisie.
Malgré le caractère historique et donc neutre qu’il voudrait assumer, l’ouvrage a, aux yeux de l’auteur de la critique, «valeur de message».
«L’ouvrage, qui relate, à l’appui d’une documentation historique précise, une amitié entre l’Emir Abdelkader et Mgr Dupuch, premier archevêque d’Alger, touche un sujet très sensible, en cette période d’effervescence où l’humanité toute entière appréhende un choc des civilisations, aux conséquences incontournables, parce qu’il ambitionne, à sa manière, de dissiper l’incompréhension entre les peuples et semble insister sur ce qui unit et non sur ce qui sépare», relève la critique. Il est «riche d’enseignements», estime la même source, car comme tout bon roman historique, il éclaire au passage sur la réalité politique et humaine sous-jacente à une relation d’amitié et «une profonde fraternité» unissant deux figures historiques de l’époque.
Une relation d’amitié, baignant dans un contexte qui selon toute vraisemblance ne s’y prêtait pas, et dont Wacini Laâredj, «pour des raisons évidentes», allusion faite dans cette critique littéraire aux problèmes liés au dialogue interculturel que connaît le monde, allait en faire la trame de son livre. Sans verser dans la banalité, soutient le critique littéraire tunisien, et même s’il y a pluralité de lecture, «l’auteur prend soin d’exposer les différents points de vue, mais à aucun moment les valeurs sacrées, comme l’attachement à la terre, à la religion, la lutte pour la liberté, ou encore la glorification de l’amitié, ne basculent dans la démystification». «Le livre a de quoi surprendre tant par sa forme que par le message qu’il est censé transmettre». «Dans la lutte patriotique, le champ d’action n’est point immuable, il varie selon les circonstances», conclut l’auteur de la critique pour qui la catharsis qui a transformé l’Emir Abdelkader est «un message de demain et de toujours», puisse-t-il être entendu.




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