A l'instar des
magasins de vente d'articles et accessoires de cuisine, qui connaissent une
grande affluence des femmes à la veille du Ramadhan, les librairies et kiosques
vendant les livres de cuisine connaissent une effervescence sans pareille.
Celle-ci a commencé bien avant le mois de jeûne et n'a pas cessé depuis. En
effet, l'acquisition du livre de cuisine par les Constantinoises est devenue
une nécessité, qui mériterait qu'on s'y attarde, à voir la frénésie dont font
montre les ménagères dans la recherche de nouveaux ouvrages, surtout ceux cités
par les chaînes satellitaires arabes et européennes. Aussi, ces livres sont
disponibles aussi bien dans les magasins spécialisés dans ce genre de livres
que sur les étals des revendeurs de vieux ouvrages à l'entrée de la vieille
Souika, qui sont chaque jour pris d'assaut par des femmes, à la recherche de
recettes de cuisine inédites.
D'ailleurs bon nombre de commerçants,
notamment les kiosques, ayant constaté cet engouement inhabituel de nos
ménagères pour ces manuels, se sont empressés de déployer tout un attirail de
modèles de livres pour attirer la cliente. On peut trouver un livre de cuisine
de «luxe» avec reliure, avec des photos de plats variés locaux et étrangers,
surtout des plats maghrébins mais français aussi, sur papiers glacé, installé
au milieu de la vitrine, avec des prix qui varient de 500 à 800 dinars l'unité.
Et comme les fêtes religieuses approchent, les commerçants ont diversifié leurs
«offres» en mettant le paquet sur le livre simple, renfermant des recettes
diffusées sur les chaînes satellitaires, et dont les prix varient de 60 à 200
dinars l'unité, et que l'on trouve à profusion, jusque sur les étals de
vendeurs à la sauvette de la rue Abdelhamid Benbadis par exemple, où ils sont
alignés par dizaines.
Là, ce sont des ménagères aux revenus
modestes qui font emplette de deux ou trois exemplaires, sans se soucier de
l'origine du livre dont beaucoup sont d'ailleurs anonymes, copiés du net et
imprimés sur des feuilles 21-27 ordinaires. Des libraires de l'avenue
Belouizdad affirment, quant à eux, que la plupart de leurs clientes cherchent
les nouvelles parutions du livre de recettes de cuisine «Chamssia» la Marocaine
et «Houria» l'Algérienne. L'intérêt est, ainsi, grandissant pour la cuisine et
mets étrangers comme ceux locaux. Selon des commerçants, s'il faut faire un
classement, les recettes de la cuisine française viennent largement en tête,
avec les recettes du fameux «gratin au four», suivies un peu plus loin par la
cuisine marocaine ensuite par celle de la Syrie. Mais la cuisine locale est
aussi appréciée comme en témoignent les demandes des nouveautés des grands
cordons-bleus locaux qui animent les émissions à l'ENTV.
Concernant cette frénésie de la recherche de
l'inédit dans les livres de cuisine, une femme rencontrée dans une des
librairies spécialisées de la rue Didouche Mourad, souligne le besoin de
distinction ainsi que celui d'épater les invités. Une autre plus jeune affirme
qu'elle est mariée depuis peu et manque par conséquent d'expérience dans la
préparation des plats et c'est ce qui la pousse à rechercher dans les rayons de
livres dans l'espoir de tomber sur l'ouvrage susceptible de l'aider à apprendre
plus pour garnir davantage et varier sa table.
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Posté Le : 01/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A El Abci
Source : www.lequotidien-oran.com