Algérie

Le linge sale ne se lave pas en famille



Le linge sale ne se lave pas en famille
Les corps des victimes de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique n'ont même pas encore refroidi que voilà la société médiatique, théâtralisant à l'extrême et de manière indécente la tragédie de mercredi passé, faisant feu de tout bois laisse l'abominable impression de les tuer pour la deuxième fois.De plateau en plateau de chaînes de radio et de télévision, des spécialistes du terrorisme de manière générale et du djihad en particulier se perdent en conjectures à force d'être sollicités et, pour certains, en arrivent, même s'ils le font avec retenue et s'efforcent à être discrets une fois que la caméra est détournée sur un autre intervenant, à «péter un plomb» en raison du voyeurisme à fleur de peau qui affleure dans les questions de journalistes, lesquels, audimat oblige, dévoilent impudiquement le côté sombre, ou sinon qu'eux assombrissent, d'un noble métier. Récemment, un autre hebdomadaire satirique faisait état de la «BFMisation» de l'information, donnant à son lectorat les tenants et aboutissants d'une manière de rendre compte de l'actualité dont la particularité est d'être dépouillée de toute moralité, voire de toute humanité. Ceci, pour la simple raison que pour les besoins de l'information en continu, les rédactions doivent meubler et éviter les ruptures de temps et de ton. Quitte pour cela à dire et confirmer des énormités, distiller de fausses informations et parfois, pire, faire carrément dans la désinformation.Depuis vendredi dernier, la tension n'a donc cessé de monter dans les rédactions de la presse écrite, les studios des chaînes de radio ou encore les plateaux de télévision, entre des journalistes s'accusant mutuellement de jeter de l'huile sur le feu ou sinon de faire preuve d'angélisme par rapport à des «musulmans sans foi ni loi». Comme il fallait s'y attendre, le drame qui a endeuillé la rédaction de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo se désagrègegraduellement dans l'intensité qui avait prévalue à chaud et nombreux sont les représentants de la presse hexagonale qui y voient plus l'heure venue pour eux de se faire un nom ou de mettre un visage sur un nom jusque-là inconnu du grand public. Ce qui a fait dire à un spécialiste de la sécurité que «lors des sièges de Dammartin et Vincennes, il y avait pratiquement autant de journalistes que d'éléments des services de sécurité». C'est dire jusqu'où va le plaisir (malin), et non plus le devoir d'informer. Dans un autre registre, des confrères n'hésitent pas à s'ériger en justiciers virtuels exigeant parfois sans vergogne des hautes autorités françaises de prendre leurs responsabilités dans la gestion des communautés autres que françaises, et plus particulièrement musulmanes, dans les semaines qui viennent.La marche qui devrait marquer le refus des français de la haine et la violence prévue pour aujourd'hui pourrait d'ailleurs être le théâtre d'incidents assez graves, d'autant que pour éviter la récupération politique, l'organisation de la manifestation ne semble pas avoir été dévolue à une partie précise, même si chacun des partis politiques est censé encadrer ses troupes.A. L.




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