Le procès s'est déroulé après plusieurs reports sur demande des deux accusés qui ont insisté sur la présence de Amari Saïfi alias El Para, leur chef et commanditaire du rapt. Ils ont été finalement jugés en son absence.
« Je n'ai jamais participé aux actes terroristes, j'étais seulement témoin »
Amar Gharbia alias Abou Djabel, âgé de 39 ans, a rejoint le groupe terroriste en 1996. Il est poursuivi pour participation à l'enlèvement de touristes allemands dans le sahara algérien, sous les ordres d'Amari Saïfi alias Abderazak El Para. Lors de son audition, il est revenu sur ses premières déclarations affirmant qu'il était « juste un témoin » et il est sûr d'une seule chose : « El Para n'est pas seulement le commanditaire, il a aussi participé en personne à cet enlèvement ». Interrogé par le juge, il expliquera « qu'il le savait, parce qu'il avait entendu ses acolytes parler de cette opération et d'autres ». « C'est vrai que j'étais au sein du groupe terroriste, mais je n'ai jamais participé à un attentat. J'étais chargé de creuser des casemates. Je n'étais même pas armé », se défendra-t-il. A la question du Procureur général qui l'interrogeait sur son statut lors de son passage à la chaine française Canal + sur cette affaire, il marmonnera : « J'ai parlé de la question du salafisme et du Djihad ... ». De son côté, l'accusé malien, qui s'exprimait en langue arabe, a nié son implication dans cette affaire. Il a reconnu connaitre El Para qui l'a recruté pour le trafic d'armes dans le Sahel. Selon l'arrêt de renvoi de l'affaire, les accusés ont reconnu sa participation, depuis 1996, à plusieurs opérations terroristes sanglantes dans plusieurs régions, notamment au sud du pays, ayant ciblé des GGF, des douaniers, des militaires mais aussi des citoyens. Le procès des deux proches lieutenants d'Amari Saïfi a confirmé l'existence de conflits entre les différents groupes terroristes qui activaient en Algérie et la complicité de hauts militaires maliens dans le trafic d'armes. En effet, selon les déclarations de Gharbia Amar alias Abou Djabel, le dénommé Mokhtar Belmokhtar alias Khaled Abou Abbes, émir des groupes terroristes pour le Sahara, s'est déplacé à Djebel Boukhil, dans la wilaya de Djelfa, pour regrouper les terroristes du GSPC dans l'objectif de liquider Antar Zouabri, alors émir du GIA. Il a révélé que celui-ci est resté près de 3 mois pour encadrer la phalange chargée de l'opération. Autre révélation, les accusés ont évoqué la complicité, à un haut niveau, de hauts responsables militaires maliens. « En 2001, Belmokhtar m'a chargé de contacter un militaire malien pour ramener un lot d'armes de guerre. On lui a remis de l'argent, mais il nous a trahi. C'est alors que le domicile d'un capitaine malien a été ciblé et attaqué en représailles », déclare le malien.
El Para a libéré son beau-frère contre 300.000 euros
Le procureur général près le tribunal criminel d'Alger a requis, hier, la peine capitale contre Gharbia Amar, un des proches collaborateurs de Amari Saïfi alias El Para, ex-émir de la zone Est au sein de l'organisation terroriste du GSPC. Une peine à perpétuité a été également requise contre Ben Mohamed Yousef, un malien accusé dans la même affaire. Le PG avait qualifié les faits de graves, puisqu'ils touchent à la sécurité et l'économie de notre pays. « La décennie noire a causé beaucoup de retard sur le plan du développement social et économique. Un acte d'un individu peut toucher tout un Etat et c'est le cas dans cette affaire. Le trafic d'armes porte atteinte à la stabilité du pays » , a souligné le PG dans son réquisitoire. Pour lui, les faits sont clairs et les deux accusés ont reconnu leurs actes. « Ils ont tenté de revenir sur leurs déclarations devant les services de sécurité et le magistrat instructeur, mais il faut savoir que ces deux accusés ont été arrêtés les armes à la main. Ils étaient des terroristes actifs », a-t-il précisé avant d'ajouter : « Ils ont reconnu en audience qu'ils connaissaient Hassen Hattab, El Para et Mokhtar Belmokhtar, les chefs terroristes du GSPC ». « En plus, Gharbia ne peut pas nier sa participation dans le rapt alors qu'il était intervenu sur la chaîne française Canal + sur cette affaire, preuve qu'il n'est pas un « simple terroriste », dira-t-il. Il se retournera vers l'accusé malien. « Le Malien n'a même pas d'adresse. Il ne sait rien de la politique et de l'économie », a-t-il fait remarquer. Selon l'arrêt de renvoi, les deux accusés ont reconnu tout le long de l'enquête, avoir participé à plusieurs opérations terroristes. Un détail qui prouve la connexion entre les groupes terroristes et les réseaux criminels. Le groupe terroriste activant au sud et aux frontières, avait procédé à l'enlèvement de deux douaniers à Tamanrasset, pour les remettre, par la suite, à un réseau de trafic de cigarettes. Lors de l'accrochage qui avait eu lieu au Tchad à la fin 2003 entre le groupe d'El Para et les forces tchadiennes, le beau-frère d'El Para a été arrêté et remis aux autorités libyennes. Il serait libéré en contrepartie d'une « rançon » de 300.000 euros et trois véhicules 4x4 .
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Posté Le : 08/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Neila B
Source : www.horizons-dz.com