Algérie

Le Libyen cheb Djilani en vedette



Le corps était bien à Djemila alors que l’âme de cheb Djilani, la vedette de la chanson libyenne, était restée quelque part à Briga, Tripoli, Benghazi, Misrata ou dans un autre coin de sa Libye natale qui fait, comme tout le monde le sait, face à une guerre civile fratricide. Meurtri dans sa chair, le chanteur, jouissant d’une certaine célébrité auprès du public algérien qui affectionne ses chansons, qui enflammait d’habitude la scène, a éprouvé toutes les peines du monde à commencer son récital par une belle chanson, Ya Djazaïr, extraite du patrimoine libyen. La musique raffinée et le texte poétique de haute facture, la  belle mélodie ont emballé le public, peu nombreux une fois de plus. «L’absence du public, pourtant avide de soirées musicales dignes de ce nom, il faut la chercher du côté des organisateurs qui n’ont pas fait l’effort nécessaire en matière de campagne publicitaire. Ne me dites pas que des spots publicitaires sont diffusés par l’Unique qui n’attire plus personne. Tant que la presse écrite et la Toile ne sont pas impliquées directement, le festival de Djemila, où se produisent pourtant de grands noms de la chanson qu’on ne rencontre pas tous les jours, n’attirera pas la grande foule en manque d’activité culturelle et artistique d’un certain niveau», dira Nadjoua, une Franco-Algérienne exerçant dans une agence de communication à Paris. Notre interlocutrice s’est, à l’instar des présents qui en ont eu pour leur argent, défoulée avec le revenant cheb Rochdi qui a fait un tabac. Répondant sans retenue aucune aux doléances d’un public déchaîné, l’interprète de Ya Aïcha Ya Benti, Ya Mimouna et Salaât Danon a largement dépassé, sans se rendre compte, son temps de passage sur scène. Cet «oubli» a été payé cash par Abdelkader Khaldi, contraint de réduire le temps qui lui était imparti ; la vedette de la chanson bedouine a dû se contenter dès lors de deux tubes : Wahran et Ghaouatni elhasnaouiya, et ce, avant de remettre le témoin à cheb Khalass qui a enflammé, avec ses chansons du style sétifien, l’esplanade de l’ex-Cuicul égayée des heures durant en dépit des fausses notes enregistrées…       


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