Algérie

Le Liban toujours sans président



Un nouveau report L?attente se poursuit au Liban, elle se prolonge même, et pourrait durer jusqu?au printemps prochain. Autrement dit, et si tout va bien, il n?y aura pas d?élection présidentielle dans ce pays avant mars 2008. Et cela malgré la vacance qui dure depuis le 23 novembre dernier. Cette fois, croit-on savoir, les responsables politiques libanais entendent épuiser les règles de procédure, c?est-à-dire amender la Constitution de leur pays afin de permettre au commandant en chef de l?armée libanaise de démissionner de son poste et pouvoir enfin être élu. Sauf que la procédure n?est pas perçue de manière univoque. Pas question par exemple de passer par le gouvernement comme le laisse entendre le chef de la majorité parlementaire Saâd Hariri. Mais à l?inverse, c?est là un passage obligé selon le chef du Parlement, Nabih Berri, également chef du mouvement Amel, un des piliers de l?opposition au gouvernement de Fouad Siniora. L?élection d?un président libanais ne sera probablement pas possible avant la fin de l?année, voire même avant mars prochain, en raison du blocage persistant entre les différents protagonistes, rapportait hier la presse locale. « La possibilité la plus grave est celle évoquée par plusieurs de prolonger le vide (à la présidence) jusqu?après la mi-mars, au cas où (le chef de l?armée) Michel Sleimane n?est pas élu dans les 20 jours restants du mois » de décembre, écrit le quotidien proche de la majorité parlementaire An Nahar. La mi-mars marque le début de la prochaine session ordinaire du Parlement qui élit le président. Lundi, un des leaders de l?opposition, le chrétien Michel Aoun, a laissé entendre que l?élection pourrait se tenir après les fêtes de Noël et de fin d?année. « N?ayez pas peur du vide (à la présidence), ne craignez pas pour la sécurité du pays. Profitez de la période des fêtes, et nous verrons après », a-t-il souligné. Ce nouveau report était attendu, les milieux politiques doutant de la possibilité de trouver une issue à la crise politique, la plus grave au Liban depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). C?est la huitième fois que la session qui doit élire le successeur du président Emile Lahoud est reportée. La présidence est vacante depuis deux semaines et demie. M. Lahoud a quitté son poste le 23 novembre dernier. La majorité et l?opposition se sont mises d?accord pour que le chef de l?armée, le général Michel Sleimane, soit président, mais les négociations achoppent sur le mécanisme d?amendement de la Constitution et sur la formation du futur gouvernement. « Outre l?amendement constitutionnel, les divergences persistent concernant un accord politique global (réclamé par l?opposition) sur une nouvelle loi électorale, le Conseil constitutionnel et le futur gouvernement », a expliqué le député Ibrahim Kanaan, membre du Courant patriotique libre (CPL) de Michel Aoun. L?opposition insiste pour que l?élection du président soit précédée de cet accord, tandis que la majorité refuse de discuter d?avance de cette question. « Il n?y aura pas d?entente tant que nous n?aurons pas reçu de promesses préalablement à l?amendement », a déclaré le général Aoun. « Comment le nouveau président peut-il gouverner s?il existe autant de divergences ? Serait-il capable de combler le fossé entre les deux camps ? Bien sûr que non », avait relevé Ibrahim Kanaan. « Nous voulons un accord global, et nous le voulons sur papier pour que, au moment où le président sera élu, nous n?entrions pas en conflit sur la composition du gouvernement et d?autres dossiers importants », avait-il noté. En attendant, le vide s?installe.


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