Algérie

Le Liban au bord d'une faillite politique et financière



Devant le blocage politique et l'extrême fragilité économique du pays, la communauté internationale commence à manifester son soutien et surtout ses inquiétudes.Des membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont lancé une véritable mise en garde contre "une crise profonde" au pays du Cèdre au cas où les dirigeants ne parviendraient pas à former un nouveau gouvernement, en raison d'une situation socioéconomique qu'ils ont qualifiée d'"extrêmement fragile" prévalant dans ce pays.
Cette mise en garde a été lancée lors d'un échange par visioconférence jeudi entre les membres du Conseil de sécurité et la coordinatrice adjointe des Nations unies pour le Liban, Najat Rochdi. Le Conseil de sécurité de l'ONU avait exhorté les forces politiques libanaises à "faciliter la formation d'un gouvernement et à entreprendre les réformes nécessaires pour mettre le pays sur la voie de la reprise", a déclaré la coordinatrice adjointe des Nations unies pour le Liban.
Le Conseil a salué le rôle joué par les forces armées et les forces de sécurité libanaises dans la sauvegarde de la souveraineté, de la sécurité et de la stabilité du pays au cours de cette période très sensible de son histoire, même si elles ont été touchées par la crise socioéconomique, a ajouté Mme Rochdi. Le Conseil de sécurité de l'ONU a également réitéré son soutien au Liban, à son peuple, à sa souveraineté et à son intégrité territoriale, a-t-elle insisté.
Mercredi, le président libanais Michel Aoun a demandé au Premier ministre désigné Saad Hariri de démissionner s'il n'est pas en mesure de former un gouvernement "immédiatement". "Je demande au Premier ministre désigné de former immédiatement un gouvernement capable de sauver le Liban d'un nouvel effondrement ou de démissionner et d'ouvrir la voie à d'autres candidats pour former un gouvernement", a déclaré le président dans un discours télévisé. Trois fois Premier ministre, Saad Hariri, qui gère les affaires courantes, a été chargé en octobre de former un nouveau gouvernement, mais il n'a pas réussi à le faire en raison de désaccords sur la répartition des portefeuilles ministériels clés entre les différentes factions politiques. Il a été contraint à la démission après l'explosion dévastatrice au port de Beyrouth, le 4 août 2020. Le Premier ministre désigné a, en effet, assuré jeudi devant des journalistes que "l'objectif principal de n'importe quel gouvernement sera tout d'abord de stopper l'effondrement (en coopération) avec le FMI et de restaurer la confiance de la communauté internationale".
La formation du gouvernement au Liban est une condition sine qua non pour le déblocage d'une assistance financière internationale. Le Fonds monétaire international (FMI) réclame inlassablement un engagement ferme et concret en faveur de réformes. Il s'agit de la restructuration de la dette ; l'assainissement des finances publiques ; l'adoption d'une loi de contrôle des capitaux qui réglemente les restrictions illégales imposées par les banques de façon totalement discrétionnaire aux déposants depuis près d'un an ; la restructuration des entreprises publiques (télécoms, électricité) et, enfin, la mise en place d'un filet de protection sociale pour les plus démunis.
Face à cette impasse politique et l'effondrement record de la monnaie nationale, de nombreux Libanais manifestent à nouveau dans les rues depuis plusieurs semaines, dans une sorte de regain de la révolte populaire déclenchée le 17 octobre 2019 contre la classe dirigeante.

A. R.


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