Algérie

Le legs de Ferhat Abbas devrait être enseigné dans les universités algériennes (conférence)



Le legs de Ferhat Abbas devrait être enseigné dans les universités algériennes (conférence)
Ferhat Abbas est un "théoricien de la pensée révolutionnaire" et un homme qui a su conceptualiser ses idées politiques. Son legs devrait constituer un corpus à enseigner dans les universités algériennes, ont indiqué mardi à Alger des participants à une conférence organisée à l'occasion du 28ème anniversaire de sa disparition. Les participants à la conférence organisée conjointement par Machaâl Echahid et le quotidien El Moudjahid, sur la dimension intellectuelle et politique de Ferhat Abbas, ont convergé à dire qu'"Il faut approfondir" l'analyse autour de la réflexion de cette personnalité hors du commun."Il a conceptualisé et élaboré toutes ses idées et ses discours, lesquels devraient être enseignés en sociologie ou en politique, dans les universités algériennes", a noté l'auteur et journaliste Hocine Mezali, précisant que "l'héritage intellectuel de ce grand Monsieur restera encore des lustres."Ses écrits, que ce soit le manifeste ou même sa lettre de démission, seront là pour nous rappeler que nous nous sommes trompés sur beaucoup de choses", a encore dit M. Mezali, expliquant que "les Français le savaient intelligent" et ce n'est pas pour rien qu'"ils ont temporisé pour lui remettre son diplôme en pharmacie."En 1942 déjà, il a eu le génie de rassembler prés de 500 000 personnes, tous les laissés pour compte de l'Algérie et de fidéliser les bachaghas", a estimé l'auteur d'un livre sur Ferhat Abbas, et qui na pas manqué de relever que la IIème Guerre mondiale a changé la façon de voir de cette personnalité. "C'était un visionnaire", s'est-il exclamé.Remettre les positions de Ferhat Abbas dans leur contexte historiqueL'historien Zoheir Ihadadden a, pour sa part, appelé à remettre dans leur contexte historique les "trois points" retenus comme "griefs" contre Ferhat Abbas. Il s'agit de "l'assimilationnisme, de la laïcité et de la non-violence".Selon lui, les positions de Ferhat Abbas concernant ces trois questions peuvent être considérées comme "ruses politiques". "La France avait utilisé avec le peuple algérien l'extermination, puis le refoulement et enfin l'assimilation. Pour Ferhat Abbas, il s'agissait de "l'égalité des droits et de la naturalisation toute en gardant l'identité musulmane".Le contexte et la conjoncture lui dictaient ce choix, sachant que la France ne pouvait, ni voulait quitter l'Algérie", a expliqué M. Ihadadden.Quant à la laïcité, l'orateur a indiqué que la France était le seul pays à prôner la séparation de l'Etat de la religion, et "en admettant cette idée, Ferhat Abbas voulait l'amener à lever son OPA sur tout ce qui symbolisait l'islam comme les mosquées, les muftis, les juges ...etc, afin que le peuple "se réapproprie son Islam"."La France qui prônait la laïcité, ne l'a pas appliqué en Algérie. Ferhat Abbas voulait que l'Islam revienne au peuple c'est une ruse politique", a précisé M. Ihadadden.Pour ce qui est de la non-violence, il a affirmé que cet "homme historique privilégiait la voie de la négociation, prêchant la paix car la situation ne se prêtait pas encore à la force. Mais au moment du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954 et parce qu'il a été convaincu par Abane Ramdane, il y a adhéré", a expliqué l'historien."C'est un grand homme et je considère qu'il est l'une des personnalités les plus influentes du 20e siècle dans l'histoire contemporaine de l'Algérie, aux cotés de Bachir El Ibrahimi et Messali El Hadj", a résumé M. Ihadadden.Un homme d'Etat dont la pensée est à méditer"Ferhat Abbas avait, bien avant tout le monde, les contours d'un parti politique dans sa notion socio-politique avec un discours, un programme et une capacité de mobilisation. Il est peut être le seul intellectuel politique qui traduit le génie de novembre", a relevé de son côté le spécialiste en sociologie politique, Boumediene Maâche.Selon lui, Ferhat Abbas avait une vision de l'Algérie dans sa situation géographique et son ancrage historique nord africain.Les autres intervenants ont exhorté toutes les parties intéressées pas l'histoire de l'Algérie à "revisiter" les écrits de Ferhat Abbas qu'on peut considérer comme "testament" car nous sommes là devant un "homme d'Etat et sa pensée est à méditer", a estimé le président de la Fondation l'Emir Abdelkader, M. Boutaleb.




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