Le laxisme coupable de la direction des Transports

Cela n'est un secret pour personne : les conducteurs de bus privés à Oran ont toujours fait régner leur loi de la jungle, prenant à chaque fois les usagers en otage, sans que la direction des Transports ne lève le petit doigt. Ce laxisme gravissime, ce sont bien sûr les «petites gens», ceux n'ayant pas de voitures et qui sont obligés d'emprunter les transports en commun qui en payent les frais.Car il faut bien dire ce qu'il en est: les opérateurs de bus privés, qu'il s'agisse de conducteurs ou de receveurs, n'ont cure du minimum de civilité dont ils sont redevable à leurs clients. Leur seul souci est que leur rente journalière soit conséquente. Pour cela, ils sont prêts à tout, quitte à prendre, toute honte bue, en otage, une trentaine ou une quarantaine d'usagers. Ils s'attardent ainsi plus qu'il n'en faut (parfois jusqu'à 15 minutes) à un arrêt quelconque, et ceci pour «ramasser» le plus de clients possible ; comme il leur arrive aussi, voulant devancer leurs éventuels concurrents, de conduire avec une vélocité inouïe, exposant ainsi leurs clients à de graves dangers.Hier au petit matin, la résultante de ce dangereux laisser-aller : deux bus se sont télescopés, occasionnant une vingtaine de blessés (dont certains dans un état jugé assez grave). Que faut-il qu'il se produise encore pour que la direction des Transport daigne enfin réagir ' Notons que le secteur du transport urbain à Oran totalise 1700 véhicules qui sont entre les mains de 850 opérateurs. Ces derniers doivent être soumis à un cahier de charges des plus rigoureux qui ne tolère aucun dépassement de quelque nature que ce soit, au cas contraire, il s'agirait bel et bien d'anarchie et de grand cafouillage.A cela, il faut noter que certains circuits empruntés par les transporteurs en commun sont saturés alors que d'autres manquent d'effectifs. A titre d'exemple, le centre-ville regorge de bus de la ligne 11, ce qui a pour effet d'engendrer des embouteillages énormes et de favoriser une pollution urbaine qui ne dit pas son nom.Cela sans oublier la pollution sonore, celle de ces conducteurs inciviques qui klaxonnent à profusion, occasionnant à souhait des désagréments aux riverains. Là encore, la direction des Transports reste les bras croisés comme impuissante. Jusqu'à quand va-t-on tolérer ce laisser-aller ' Il faut noter qu'hier, nous nous sommes rapprochés des services de la direction des Transports pour avoir leur son de cloche, mais notre entreprise a été vaine car il nous a été impossible de parler à un responsable.