Le lait cru fait des dégâts

Flambée. En trois mois, il a été enregistré, à Ghardaïa, plus de cas de brucellose humaine que durant les trois dernières années. Les services de la prévention relevant de la direction de la santé de la wilaya de Ghardaïa font état de 819 cas depuis le début de cette année. C'est quoi la brucellose' C'est une maladie infectieuse qui touche certains animaux domestiques qui, à leur tour, la transmettent à l'homme. Comment' De manière générale par simple contact avec un animal infecté et/ou par la consommation de lait cru, de fromages ou autres produits dérivés du lait d'animaux infectés, vache ou chèvre. C'est le cas à Ghardaïa. C'était aussi le cas à Aïn Témouchent le mois dernier avec un moindre retentissement. La wilaya de Bouira et celle d'El Tarf ont été concernées l'an dernier. C'est dire que la maladie «voyage». L'étonnant dans cette affaire est qu'il existe un vaccin pour protéger le bétail contre cette bactérie. On apprend malheureusement que certains éleveurs refusent de vacciner leur cheptel sous de fallacieux prétextes pseudo scientifiques qui mettent en cause le vaccin dans l'avortement des femelles tout en réduisant les capacités de reproduction du géniteur mâle. Ce qui est faux pour la simple raison que tous les pays du monde utilisent le vaccin. Il faut ajouter pour compléter le tableau que la non-vaccination n'est pas la seule cause. L'absence d'hygiène aussi. Comme une aberration ne devait pas suffire, la vox populi en a rajouté une autre. Que le lait perd ses vertus, une fois bouilli. Et c'est précisément la consommation du lait cru sous toutes ses formes (fromages ou autres) que la bactérie est transmise à l'homme. Manque d'hygiène et fausses croyances, voilà contre quoi il est difficile de lutter. Le sujet devient encore plus crucial que nous approchons de la saison d'été propice à ce genre de fléau. Notamment les intoxications alimentaires de masse. Sans oublier les dermatoses et autres bactéries (virus') véhiculées par les moustiques. Ceci dit et comme on ne peut pas lutter contre le consommateur qui accepte d'exposer sa santé à tous les risques, les actions de prévention sont à mener dans les fermes d'élevage, dans les laiteries et fromageries. Il n'y a qu'une seule solution pour les animaux infectés, c'est l'abattage. C'est aussi un argument «massue» pour convaincre les éleveurs de se soumettre à plus d'hygiène ainsi qu'à la vaccination. Quant au consommateur qui achète le lait cru exposé sur le trottoir, son seul «traitement» reste... une production culturelle de qualité. Le mois de Ramadhan, puis les fêtes et cérémonies qui suivront doivent être placés en vigilance «rouge»!