Algérie

Le lâche assassinat du professeur Boucebci



Le lâche assassinat du professeur Boucebci
Un hommage a été rendu ce jeudi au défunt professeur Mahfoudh Boucebci, à l'occasion du 24e anniversaire de son assassinat.A l'initiative du bureau local de l'Association nationale pour la protection de l'enfance et de la jeunesse, la bibliothèque communale de M'kira au sud-ouest de Tizi Ouzou, a abrité cette commémoration durant la soirée ramadhanesque d'avant-hier. Devant une assistance constituée essentiellement de la jeune génération qui n'a pas vécu l'horreur, la barbarie et les affres des années de braise les intervenants ont notamment évoqué les raisons du lâche assassinat de ce militant pionnier des libertés, de la démocratie et des droits de l'homme, par les hordes obscurantistes, ainsi que la grandeur de ce géant et père-fondateur de la psychiatrie algérienne, une sommité en la matière, de notoriété internationale. Le professeur Mahfoud Boucebci, psychiatre de renommée internationale fut assassiné devant son service à l'hôpital Drid Hocine, de Kouba (Alger), un certain 15 juin 1993. Il était président de la Société algérienne de psychiatrie, vice-président de la Société internationale de psychiatrie de l'enfant et l'adolescent, collaborateur de l'Unicef.Boucebci est l'un des fondateurs de la psychiatrie algérienne. Auteur de nombreux travaux, ouvrages et articles, sa renommée avait largement dépassé les frontières du pays. Cofondateur, en 1985, de la première Ligue des droits de l'homme en Algérie, il militait pour une démocratie laïque. Il avait pris position pour les droits de l'homme, en particulier les droits des femmes, des adolescents, et de toutes les catégories et franges exclus de la société algérienne. La veille de son assassinat, il avait fondé, avec des journalistes et des intellectuels le Comité de vérité sur l'assassinat de l'écrivain et journaliste Tahar Djaout mortellement blessé d'un coup de feu le 26 mai et décédé le 2 juin 1993. Boucebci, âgé de 56 ans, fut mortellement poignardé le 15 juin 1993 devant l'hôpital Drid-Hocine de Kouba(Alger) qu'il dirigeait, laissant une épouse et des enfants, dont l'un d'eux, Téric Boucebci. La décennie noire commençait, les intellectuels progressistes étaient pris pour cible, Boucebci était le cinquième sur la série des tueries, après Djilali Lyabès, ancien ministre de l'Enseignement supérieur, Lâadi Flici, médecin et écrivain, Hafid Senhadri, chef de cabinet au ministère de la Formation professionnelle, également membre du CCN, et Tahar Djaout.


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