Algérie

Le laborieux plaidoyer du ministère de l'Energie



Difficile exercice que celui auquel s'est livré, hier, Mustapha Hanifi, directeur des hydrocarbures au ministère de l'Energie. Invité du Forum du quotidien El Moudjahid, Mustapha Hanifi devait plaider pour le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures alors qu'à quelques mètres du siège du quotidien se tenait un immense rassemblement populaire pour, justement, contester ce texte de loi.L'invité d'El Moudjahid n'a pas voulu s'exprimer sur le rejet de cette loi par la population, expliquant que sa présence au forum d'El Moudjahid est exclusivement dédiée à l'explication des mesures contenues dans ce projet de loi. Pour le directeur des hydrocarbures au ministère de l'Energie, cette loi "n'est pas un choix, c'est une nécessité". La loi 2005 ayant atteint ses limites et après quatre amendements, il était nécessaire d'aller vers une nouvelle loi. Pour Mustapha Hanifi, la loi actuelle ne permet pas à Sonatrach de développer ses découvertes.
En moyenne, Sonatrach effectue 30 découvertes annuellement qu'elle ne peut développer à cause du régime fiscal (l'un des plus contraignants au monde, 85% de prélèvement). Un puits de 3 000 m coûte 10 millions de dollars. Pour 100 puits par an, c'est beaucoup d'argent qui est dépensé par Sonatrach en phase d'exploration, avant de passer à la phase de développement. Selon le chiffre avancé par l'invité d'El Moudjahid, ce sont 15 milliards de dollars dépensés par Sonatrach en 10 années. Au final, cela donne le chiffre de 150 découvertes en souffrance.
Par ailleurs, il a indiqué que 60% des réserves, couvertes par des contrats, sont déjà épuisés et les 40% restants le seront d'ici à 2028. "Si nous restons à ce stade et au vu de l'accroissement de la demande interne (5% minimum), on aura un bilan gazier déficitaire d'ici à 2030", a-t-il expliqué. "Faut-il rester les bras croisés ou agir '" s'est-il interrogé.
Pour Mustapha Hanifi, ce projet de loi vise à rendre moins complexe et plus incitatif l'environnement pour permettre, d'abord à Sonatrach de travailler et de pouvoir attirer les partenaires étrangers en leur permettant de rembourser leur coût et faire des bénéfices et surtout améliorer le processus d'approbation qui, jusqu'ici, reste très bureaucratique.

Saïd Smati


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