Chaque finale de
Coupe du monde est un évènement planétaire à visages multiples. L'Europe et
l'Amérique du Sud étaient à égalité avant l'édition 2010. En raison de la
présence de l'Espagne et des Pays-Bas, la balance a penché du côté du Vieux
Continent, à charge pour le Brésil de rétablir l'équilibre, chez lui, en 2014.
Chaque finale aura été un terrain d'analyses fort prisées, chaque «camp»
croyant fermement à la supériorité de son système sur les autres.
Tout n'est
cependant pas simple même si, pour le moment, et grâce au Brésil et à
l'Argentine, les équipes dites latines mènent au score. Si l'Espagne figure
incontestablement dans ce lot grâce à son football collectif et imaginatif, où
peut-on ranger les Pays-Bas ? Car les Bataves se distinguent aussi avec leur
football collectif. Certes, ce n'est pas le “football total” de la décennie 70,
mais le souci de la conservation du ballon est resté vivace dans ce pays. La
mue s'est installée au fil des années, surtout après les échecs en finale de la
sélection Orange. Ce fut le cas depuis 2008, juste après la déception de
l'Euro. Aussi étonnant que cela puisse paraître, et à l'inverse de certaines
formations présentes dans ce Mondial 2010, les Pays-Bas ont eu des “problèmes
de riches” en attaque, les candidats étant nombreux dans ce secteur.
Cette fois, la
finale réunissait deux équipes aux styles assez similaires, aimant garder le
ballon et portées vers l'attaque. C'est justement pour cette raison que ce
débat revêtait son pesant de mystères. Qui allait imposer sa loi au milieu du
terrain, là où les deux équipes disposaient de leurs meilleurs atouts?
Qu'allait-il sortir de cette bataille de l'entrejeu ?
Il est
indéniable, et au-delà de leur ardent désir d'arracher le trophée pour la
première fois de leur histoire, que les Espagnols et les Hollandais se
craignaient mutuellement. C'est ainsi que la première période a été
caractérisée par des interventions musclées du côté hollandais, ce qui a
contraint l'arbitre à distribuer quatre cartons jaunes afin de réprimer les
excès. Mais il ne fallait pas s'étonner de voir les Espagnols monopoliser le ballon,
alors que le jeu des Bataves comportait beaucoup de déchets.
La seconde
période fut tout aussi serrée et stressante, aussi bien pour les joueurs que
pour le public et les téléspectateurs qui s'attendaient à une finale débridée.
Fatalement, la situation devait se décanter après les tentatives enregistrées
en première mi-temps. Il restait à connaître qui allait être l'auteur de la
maladresse attendue. Mais il a fallu attendre les dernières minutes des deux
prolongations, crispantes et hachées par le mauvais arbitrage du l'Anglais
Webb, pour voir Iniesta inscrire ce but si précieux qui a mis fin au suspense
de cette finale, où un bien triste record a été enregistré, celui des cartons.
Cependant, c'est
bel et bien la meilleure équipe, celle qui a respecté l'esprit du jeu, qui a
enlevé la Coupe du monde. C'est la consécration d'une «certaine idée» du
football, une forme de jeu contestée par les accros du football direct, axé
vers la profondeur et reposant sur une solide «base arrière». C'est le
couronnement d'une équipe reposant sur l'ossature du Barça qui réjouit les
puristes. Ce n'est certes pas la perfection, mais cette formation n'en est pas
loin. Il faut savoir que lors des éliminatoires, la Roja a atteint un
pourcentage effarant de passes réussies 88% !
Ceci dit, il faut reconnaître que les
Hollandais, superbes combattants, sont tombés avec les honneurs et peuvent
ressasser l'axiome «jamais deux sans trois», ce qui ne nous empêchera pas de
signaler le mauvais état d'esprit de certains joueurs, et à leur tête Van
Bommel.
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Posté Le : 12/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com