Située à la bordure du plus grand désert africain, la ville historique de Taghit a été entièrement restaurée. Ce vieux village fortifié algérien est désormais paré pour accueillir touristes et visiteurs pour de longues années...
Reposant à l'ombre de la magnifique dune de Taghit, la petite ville algérienne du même nom est un oasis de beauté qui témoigne de son passé.
En arabe, « Ksar » désigne en effet le village fortifié au Maghreb. Ce dernier est généralement composé de nombreux greniers et d'habitations situées sur des contreforts rocheux, proches d'oasis. Le village, qui servait de rempart de protection contre les attaques des tribus nomades, détenait en général de nombreuses denrées alimentaires en prévision des années de sécheresse.
Une volonté de développer le tourisme
Située au sud-ouest de l'Algérie et à 1 000 km de sa capitale, cette « perle du Sahara », comme aiment à le répéter les algériens, développe aujourd'hui son tourisme de manière maîtrisée. Loin de vouloir subir un tourisme de masse qui nuirait à la pérennité de la dune et de l'oasis, le wali (gouverneur) de Béchar, Azzedine Mechri, s'appuie sur une stratégie à long terme. « Nous souhaitons nous positionner durablement, en imposant une originalité par rapport à nos voisins, indique t-il. Nous avons par exemple créé un festival du tourisme saharien à Thagit dans le but de sensibiliser les populations locales au tourisme. Nous avons besoin de développer l'activité touristique, qui crée une dynamique économique, des emplois directs et indirects ».
Une rénovation complète de la vieille ville
Pour développer cette activité, le gouverneur a donc décidé de restaurer ce village, avec le soutien du PNUD* et lui permettre ensuite d'affronter les nombreux visiteurs qu'il attend.
Etendue sur ses 6,50 hectares, le Ksar de Taghit renferme à l'intérieur de ses remparts 132 demeures traditionnelles, entrelacées parmi les ruelles, les placettes et les impasses pierreuses au centre desquelles jaillit la mosquée. En périphérie du ksar, un ancien fort, le Bordj, étendu sur deux hectares, témoin de l'époque coloniale, se dresse, imperturbable.
Pendant six mois, les équipes chargées de la rénovation ont travaillé sur chaque maison, d'une surface de 70 m2 chacune. Aux matériaux anciens tels que l'argile, la pierre, la paille et les troncs de palmiers ont été ajoutés du ciment et des films polyanes, preuve que tradition et modernité peuvent collaborer pour revaloriser efficacement le bâti ancien.
Parce que quinze jours étaient nécessaires à la réalisation de chaque maison, il aura fallu une vingtaine d'entreprises différentes pour réaliser ce vaste chantier.
Aujourd'hui, les habitats accueillent les touristes qui profitent pleinement de cet environnement exceptionnel. En plus des nombreuses maisons à louer pour un séjour, restaurants et salons de thé redonnent vie à cette vieille ville qui écrit désormais une nouvelle page de son histoire.
* PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement.
Découvrez les détails techniques du chantier
Fiche technique
Architecte : Hazzab Abdesselam
Maître d'ouvrage : Direction de l'Urbanisme et de la Construction de la Wilaya de Béchar
Maître d'œuvre : Cabinet d'Architecture et d'Urbanisme HAZZAB ABDESSELAM
Calendrier : livraison le 10 septembre 2006
Aperçu du coût des travaux : 700 000 dinars algériens par maison (environ 7 000 euros)
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Posté Le : 29/01/2013
Posté par : patrimoinealgerie
Source : SAMEDI, 01 JANVIER 2011 creargos.com