Algérie

Le Ksar d'Ain Hachifa à Chellala El Gharbia



Le Ksar d'Ain Hachifa à Chellala El Gharbia
Le Ksar d'Ain Hachifa est l'une des forteresses historiques de la Révolution de libération nationale dans le sud-ouest de l'Algérie. Situé à 5 km à l'est de Chellala El Gharbia, il relève administrativement de la commune de Chellala, dans la wilaya d'El Bayadh. Ce ksar a été construit sur une superficie totale de 2087 mètres carrés, sur une hauteur adjacente à une source d'eau appelée "Ain Hachifa", qui servait à l'approvisionnement en eau des habitants, des animaux et des jardins. Malheureusement, la source a tari en raison du forage anarchique de puits artésiens dans la région.

Origine et construction :
Bien que l'on ne puisse pas déterminer précisément la date de construction du ksar, aucun document historique fiable ne mentionne ce monument. La mémoire collective locale rapporte seulement qu'il appartenait à la famille des Ouled Hachifa, une branche des descendants des Ouled El Mekrani, eux-mêmes descendants du saint Sidi Ahmed El-Majdoub. L’analyse des techniques de construction et de toiture, plus évoluées que celles des autres ksour environnants, permet de supposer que le ksar a été érigé au début du XIXe siècle, sous l’occupation française. Il servait principalement de dépôt pour les provisions et les marchandises des caravanes qui traversaient la région du nord vers le désert de Gourara, au sud.

Un lieu stratégique durant la guerre de libération :
L'un des événements marquants ayant touché le ksar s'est produit à l'été 1956. Le ksar fut la cible d'un bombardement intense de l’artillerie française, les marques de cette attaque étant encore visibles aujourd'hui. L'armée coloniale avait découvert que le ksar servait de base arrière pour les combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) et de centre logistique pour le ravitaillement en nourriture et en armes, en raison de son emplacement stratégique entouré de montagnes.

Par une matinée étouffante, les troupes françaises installèrent leurs canons devant les murs du ksar et commencèrent à bombarder les habitations, incendiant et pillant tout ce qu'elles trouvèrent : provisions, couvertures, et biens matériels. Les témoins de l'époque racontent que, après avoir éteint les incendies, l’armée coloniale, en raison du relief accidenté, mobilisa des chameaux, des mulets et des ânes pour transporter tout ce qui avait été saisi dans les entrepôts du ksar. Parmi les biens volés, on dénombrait des centaines de quintaux d'orge, de blé, de dattes, de laine et de couvertures, la plus grande quantité stockée dans la région à l'époque. L'opération de pillage dura une semaine entière, et tous les objets métalliques appartenant aux habitants du ksar furent également confisqués. Avant leur départ, les soldats français saccagèrent les réservoirs d'huile et de beurre, vidant leur contenu dans l’oued voisin, puis imposèrent un blocus prolongé sur le village après avoir arrêté plusieurs personnes suspectées de soutenir les combattants de l'ALN.

État actuel :
Le ksar demeure debout malgré les effondrements partiels qu'il a subis après l'abandon de ses propriétaires, qui se sont installés dans le village voisin nouvellement fondé. Ce monument reste un témoignage du savoir-faire des tribus nomades dans la construction de ksour pour le stockage des marchandises des caravanes, ainsi qu’un symbole des exploits des habitants de la région durant la guerre de libération nationale.


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