Algérie

Le Koweït replonge dans la crise politique



Cette mesure intervient après la démission du gouvernement, accusé de corruption par des députés de l’opposition. L’émir a justifié la dissolution de la Chambre par ces développements au Koweït qui constituent «une menace pour les intérêts supérieurs du pays», selon le texte du décret publié par l’agence officielle Kuna. L’émir a accepté, la semaine dernière, la démission du gouvernement dirigé par son neveu cheikh Nasser Mohammad Al Ahmad Al Sabah, et nommé cheikh Jaber Moubarak Al Sabah, un autre membre de la famille régnante, comme nouveau   Premier ministre. Cheikh Nasser, 71 ans, a démissionné à l’issue de manifestations conduites par des jeunes, soutenus par des députés de l’opposition, sur fond d’accusations de corruption.Une dissolution du Parlement ouvre la voie à des élections générales dans un délai de 60 jours. «La démission du gouvernement est le premier fruit d’une campagne contre la corruption lancée par la jeunesse», avait déclaré fin novembre dernier un député de l’opposition, Fayçal Al Muslim. Le Koweït est assis sur le dixième des réserves mondiales de pétrole. Le pays a amassé plus de 300 milliards de dollars de réserves en douze ans   grâce aux prix élevés du pétrole et a augmenté les salaires des Koweïtiens, que les observateurs étrangers s’étonnent de voir manifester.
Dans le Golfe, le Koweït a été le premier à élire, dès 1962, un Parlement et à se doter d’une Constitution relativement libérale, mais beaucoup pensent qu’après 50 ans, un changement démocratique est nécessaire. Le pays a un système unique, avec un Parlement qui peut renverser le Premier ministre et les ministres individuellement, mais pas tout le cabinet. L’émir a le pouvoir de nommer le Premier ministre qui a toujours été choisi au sein de sa famille, celle des Al Sabah qui règne depuis plus de 250 ans.  
Sans gouvernement et sans parlement
Un groupe de jeunes a appelé, en septembre, à une véritable monarchie constitutionnelle, un Premier ministre de l’extérieur de la famille régnante et des réformes du système électoral. Le parti Oumma (islamique) a demandé le 28 novembre une légalisation des partis politiques, un gouvernement élu et une commission électorale indépendante. Le Mouvement progressiste, un groupe de libéraux, a quant à lui appelé à des réformes profondes pour aboutir à un «système parlementaire complet».
Outre les réformes politiques, des groupes et des militants ont fait pression pour des réformes économiques dans l’espoir mettre fin à la forte dépendance du pays par rapport aux revenus du pétrole qui fournit 94% des recettes publiques.
L’expert économique Jassem Al Saadoun a estimé que le pays aurait besoin d’un miracle pour maintenir le rythme actuel des dépenses publiques, qui sont passées de 14,5 à 70,5 milliards de dollars entre 2000 et 2011. La facture pour les subventions et les salaires  est multipliée par six, à 47 milliards de dollars en cinq ans. Pour maintenir le rythme actuel, le Koweït aura besoin, dans dix ans, de 160 milliards de dollars par an, «ce qui impossible».                
 


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