Flambée - A voir les prix qu'affichent ces derniers jours les produits alimentaires et notamment la viande, on est loin de ce qui, en grande pompe, nous avait été avancé il y a peu de temps.
La viande à partir de 450 DA, tel qu'annoncé récemment par le S.G du ministère de l'Agriculture, semble pour l'heure tourner à «la bonne blague» qui aura sans doute le mérite de nous avoir fait rêver pendant au moins une petite semaine. On l'attend, bien sûr, toujours, mais force est de constater qu'en attendant que les volailles et autres moutons et b'ufs prennent leur chemin vers les abattoirs, ce sont les petites bourses qui y sont conviées.
Outre le prix de la viande, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Sid Ahmed Ferroukhi, a abordé, lors d'une récente émission de la chaîne III de la Radio nationale, le principe de l'offre et de la demande qu'il a pointée du doigt comme étant la principale cause de la flambée des prix. S'il est vrai que ce principe est, en soi, une règle à laquelle nul marché n'est astreint, il n'en demeure pas moins qu'il ne peut et même ne saurait à lui seul expliquer cette situation. Ce principe ne pouvant avoir de sens s'il n'est pas accompagné par des mesures de régulation, de contrôle et autres actions à même d'apaiser les appétits de ceux qui abusent d'une règle qui, sans encadrement, ouvre la porte à toutes formes de dérives.
L'hystérie généralisée dans laquelle est plongé le marché des viandes ces derniers jours est en soi l'une des démonstrations. Au bonheur de ceux qui font leur fortune en privant une grande frange de la société du droit d'accéder à ce produit. Et en ce sens, ni l'ambitieux système d'approvisionnement constant du marché, cité comme principal outil de régulation lors de cette émission ni même le dispositif censé produire des viandes blanches congelées, ne semblent être à la hauteur du non moins ambitieux appétit grandissant de ces faiseurs et défaiseurs de prix. La course aux gains semble être sans limite, et ni les valeurs que véhicule le mois de ramadan ni encore moins la loi, ne semblent freiner l'indécence de ces spéculateurs.
Entre les différents acteurs qui se rejettent la responsabilité (administrations, détaillants, grossistes), le citoyen lambda semble perdu dans ce gigantesque tintamarre. Et pendant ce temps, les prix chauffent et certains comptes en banque aussi. En attendant que les services compétents daignent réagir.
Afin de faire face à cette hausse des prix, à quelques jours du mois sacré, le consommateur se voit obligé d'acheter aux prix imposés. Une situation à laquelle nous nous sommes habitués en somme et que certains commerçants tentent d'apaiser, en affirmant qu'il est désormais admis que les prix augmentent une semaine avant le Ramadhan pour se stabiliser à partir de la deuxième. C'est d'ailleurs sous cette optique que l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), envisage la question. En ce sens que cette organisation avait lancé un appel au boycott des viandes rouges et blanches durant la période allant du 10 au 15 du mois en cours. Il paraîtrait que cet appel ait rassemblé un taux d'adhésion de 30%. Dossier à suivre...
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Posté Le : 18/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes Sadoun
Source : www.infosoir.com