Le kamikaze serait une femme Voiture piégée à Boumerdès 3 morts et 23 blessés à Thénia

Deux policiers et un civil ont été tués et 23 autres personnes blessées dans un attentat suicide perpétré hier contre le siège de la BMPJ de Thénia, dans la wilaya de Boumerdès. L'horloge placée sur le fronton de la daïra de Thénia, faisant face au siège de la BMPJ, cible de l'attentat, indique 6h28. La violence de l'explosion survenue hier a fait que l'horloge s'est arrêtée à cette heure-ci. La voiture du kamikaze a explosé devant l'entrée du garage du célibatorium de police de Thénia. Le siège ciblé est situé à une cinquantaine de mètres de l'ancien visé en 1996. Lors de cet attentat, c'est une ambulance volée qui avait servi. L'attentat a été minutieusement préparé puisque le kamikaze, qui selon des sources concordantes serait une femme, a emprunté la seule voie menant au siège de la BMPJ, qui n'était pas obstruée car faisant l'objet de travaux pour aboutir en face de l'entrée du garage de la BMPJ. A l'exception de cette voie, pourtant difficilement praticable en raison des travaux, le périmètre (où se situent les sièges de la sûreté de daïra et les deux édifices publics de l'APC et de la daïra) était totalement sécurisé. Le ou la kamikaze, dont une partie du pied a été retrouvée à une centaine de mètres du lieu de l'attentat, était à bord d'un véhicule léger qui serait, selon les premiers éléments en notre possession, une Renault Express bleue. Le bilan aurait pu être plus lourd, n'était-ce la vigilance, le sang-froid et le sacrifice dont a fait preuve le policier en faction dans cette partie de la rue. En effet, l'agent n'a pas hésité à faire face au véhicule bourré d'explosifs, au vu du cratère laissé au milieu de la chaussée, en ouvrant le feu sur le kamikaze pour l'empêcher de franchir le portail de la BMPJ. La riposte du policier a permis de donner l'alerte et d'éviter par là même un bilan plus lourd. S'agissant du bilan de cet attentat, l'on déplore le décès du policer en faction, de son collègue et d'un citoyen. Ce dernier répond au nom de Hamadache Ali, 56 ans, un retraité de l'entreprise Sonarem. Vingt-trois blessés atteints à des degrés divers ont été pris en charge au niveau de l'hôpital de Thénia, dont certains furent transférés vers les services orthopédiques d'Alger. L'atmosphère au niveau des services des urgences de Thénia, où des centaines de personnes ont afflué pour s'enquérir de l'état d'un proche ou d'un voisin, était émouvante. Le wali de Boumerdès s'est déplacé sur les lieux quelques minutes après avoir pris connaissance de la nouvelle. 30 familles sinistrées ont été relogées en début d'après-midi au niveau des sites de logements à Ouled-Moussa et Khemis El-Khechna. La scène la plus insoutenable fut sans doute celle des pleurs de la fille aînée de Hamadache Ali, plongeant le coin des urgences dans une profonde affliction. Sur le plan des dégâts matériels occasionnés par la très forte déflagration, on dénombre une vingtaine de maisons lourdement touchées, en plus du bureau de poste qui a été sérieusement endommagé, sans compter les vitres de nombreuses habitations et commerces qui ont volé en éclats. En fin d'après-midi, le ministre de la Solidarité, M.Djamel Ould Abbas, s'est déplacé à Thénia où il a rendu visite à certaines familles traumatisées par l'attentat. Sur place, le ministre a encore une fois réitéré l'engagement de l'Etat à prendre en charge matériellement et psychologiquement toute victime des actes terroristes, tout en appelant à la collaboration du citoyen à participer à la lutte antiterroriste. Le ministre s'est ensuite rendu à Ouled Moussa et Khemis El-Khechna afin de réconforter les familles sinistrées. L'attentat qui a ciblé hier Thénia est pratiquement similaire à celui qui a visé, il y a une vingtaine de jours, les commissariats de Naciria, à l'est de Boumerdès, sauf que pour la BMPJ de Thénia, des sources concordantes laissent croire que l'auteur serait une femme. Le nom de Hanane d'Alger revenait hier sur toutes les lèvres. Des sources proches des services de sécurité de Boumerdès affirment que des terroristes repentis ou arrêtés ont confirmé l'existence de femmes parmi les groupes terroristes.