Algérie

Le juste milieu



Avec la grève annoncée pour les 26 et 27 avril dans la fonction publique, tout le pays risque de débrayer jusqu'après les fêtes de l'Aïd. Si pour le ministère du Travail ces syndicats grévistes « ne peuvent pas activer conformément à la loi», le climat social, déjà tendu au sortir d'un Ramadhan éprouvant pour les ménages, risque de se dégrader dans une période supposée être (pour un temps !) celle des réjouissances et de fêtes familiales.Mettant en garde contre tout risque de dérapage, les autorités, sur la corde raide, avancent un argument massue: la revalorisation des salaires par l'augmentation des indices de base de la grille indiciaire, la révision du barème de l'IRG et la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG), outre les subventions des produits de large consommation. Autant de mesures prises par l'Etat pour améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des autres travailleurs. Mais les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille. C'est pourquoi le gouvernement a décidé de réviser la loi 90-14 relative aux modalités d'exercice du droit syndical.
Si le gouvernement justifie cette réforme juridique des modalités d'exercice du droit syndical par une adaptation aux normes internationales, sur le plan pratique, faut-il rappeler, le gouvernement est montré du doigt pour sa réticence à reconnaître les organisations syndicales dites «autonomes». Le pluralisme syndical étant une bonne chose en soi, à condition de rester loin des chapelles politiques et des «officines clandestines». Le président Tebboune l'a bien souligné: «Il faut distinguer l'action syndicale de la responsabilité dans la gestion et de l'appartenance politique». Personne ne conteste la légitimité des droits réclamés à cor et à cri par les travailleurs, mais la nouvelle pensée syndicale algérienne doit se mettre au diapason des défis multiformes majeurs qui se jouent à l'échelle planétaire.


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