Algérie

Le juste équilibre



L'allocation chômage, qui bénéficie à près de deux millions de jeunes, est une décision des plus applaudies. Cela a donné beaucoup d'espoir aux jeunes bénéficiaires. Bien plus qu'on ne pouvait l'imaginer. Et encore plus depuis la dernière annonce du président de la République, qui a enjoint au gouvernement, lors de la réunion du Conseil des ministres tenue le dimanche 28 août, de procéder à la revalorisation de l'allocation chômage et de la liste des bénéficiaires, en vue de son introduction dans la loi de finances de 2023, au même titre que la révision des salaires et les pensions de retraite.Une allocation chômage actuellement fixée à 13.000 dinars, et qui sera, ainsi, plus conséquente en 2023. Mais, en l'état des choses, et après l'entame du versement de cette allocation dans les comptes des bénéficiaires, ne devrait-on pas commencer à faire son petit bilan, notamment à s'interroger sur ce qui a été positif et ce qui a été négatif depuis l'entame de son attribution, car il n'y a pas que du positif avec cette allocation chômage. Premier phénomène vécu avec, à la veille de la rentrée sociale, les responsables au niveau de la formation professionnelle constatent avec une grande inquiétude le désintéressement des jeunes, qui se détournent de la voie de l'acquisition d'un métier pour gagner leur vie. Durant les années précédentes, en pareille période (les inscriptions au mois de septembre), témoigne le directeur d'un centre de formation professionnelle très réputé pour ses diplômes, en informatique notamment, on enregistre jusqu'à un millier de nouveaux inscrits pour suivre les stages et les formations prodigués par les soins des enseignants, alors que cette année on est à moins d'une centaine de candidats ! La cause ' C'est l'allocation chômage qui attire beaucoup plus de jeunes que la formation professionnelle. Car, si on s'inscrit au niveau d'une centre de formation professionnelle, on perd automatiquement le droit à l'allocation, alors mieux vaut commencer à tâter du concret, de l'argent liquide, au lieu d'attendre la fin du cursus de formation, une année ou deux années plus tard, sans grand espoir de décrocher un boulot, et être forcé de venir s'inscrire sur le registre des bénéficiaires de l'allocation chômage. Ainsi pense-t-on, suivant un raisonnement méthodique. Et, malheureusement, on ne se détourne pas uniquement de la formation professionnelle.
Pour les mêmes raisons, les jeunes diplômés universitaires ne sont plus très enthousiastes pour continuer leurs études après l'obtention de la licence, vers le master 1 et 2, et le doctorat. Dans des perspectives d'emploi maussades, l'allocation chômage attire comme un aimant très puissant les jeunes. Le président de la République a ordonné la révision de cette allocation, ainsi que la liste des bénéficiaires de ce dispositif social, mais on ne sait pas si c'est pour l'élargir ou la restreindre ' En tout cas, la réglementation afférente à l'allocation chômage prévoit l'orientation obligatoire des jeunes sans niveau vers la formation professionnelle, ou les rayer de la liste des bénéficiaires dans le cas où ils refuseraient de s'y astreindre. Pour ne pas vider les centres de formation professionnelle, n'est-il pas une urgence absolue pour que le secteur se concerte avec l'Anem afin de verser dans la formation les bénéficiaires sans niveau ou diplômes ' Et, bien sûr, il faut attendre un décollage de la création d'emploi, et des salaires bien plus élevés que l'allocation chômage pour réaliser le juste équilibre.


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