Le juste au service de l'illusion

Pendant que le président de la Fédération algérienne de football multipliait les déclarations sur sa volonté de mettre de l'ordre dans la maison, il se passe des choses hallucinantes dans le «milieu», sans jeu de mots, sans cynisme. Mais M. Zetchi a certainement parlé trop vite, surtout quand il a brandi l'argument de la mise en conformité avec les règlements de la fédération internationale pour faire passer sans casse quelques mesures spectaculaires, notamment l'interdiction de recrutement pour un bon nombre de clubs dont la «situation financière» ne serait pas très saine.En d'autres termes, les clubs de foot professionnels doivent obéir aux règles de fonctionnement qu'impose leur statut d'entreprises économiques. Et parce que les règlements de la fédération internationale sont un tout qu'il faut respecter, il faudra peut-être commencer par nous dire ce que? nous savons déjà : tous les clubs professionnels algériens sont en faillite, ils doivent donc tous déposer le bilan ! Sinon, n'allez pas chercher vos arguments dans des zones que vous ne pouvez pas assumer pour plein de raisons, dont la plus évidente est que le foot algérien est géré «politiquement» au sens le moins vertueux du terme. Vous avez parlé trop vite parce qu'en raison de ce mode de «management» vous venez de sortir d'un entretien avec un responsable de la JSK à qui vous avez dit que son président «avait raison sur toute la ligne» dans son? bras de fer avec le président de la ligue nationale. Peut-être que M. Mellal «a raison» mais vous ne le dites pas parce que vous en êtes convaincu mais parce qu'on vous a dit de le dire «discrètement». Comme on a dit à M. Medaouar de revenir sur une décision contestée par la direction de la JSK pour «apaiser la situation». C'est ce mode de gestion qui a fait qu'on «donne» Sonatrach à un club en raison des? capacités de nuisance de sa galerie. C'est ce mode de gestion qui a fait que la wilaya d'Alger donne des primes à? l'Entente de Sétif !
Que le wali de Mila somme un joueur de signer dans un club alors qu'il avait choisi un autre. C'est ce mode de gestion qui fait que le wali d'Oran convoque le président du MCO pour le pousser vers la porte en lui reprochant d'avoir? libéré ses joueurs, ce qui aurait fait descendre les supporters dans la rue.
C'est enfin ce mode de gestion qui vous a désignés, vous, vos prédécesseurs et, à moins d'un tremblement de terre, votre successeur à la tête de la fédération. Il faut avoir l'argumentaire de vos moyens, M. Zetchi, ne mettez pas le juste au service de l'illusion.
Même si, personnellement, vous n'êtes pas ce qui se fait de plus mauvais dans le foot algérien. Vous êtes même derrière la plus belle chose qui lui soit arrivée depuis des lustres, l'académie du Paradou.
S. L.