Algérie

le jusqu'au-boutisme d'un dictateur Dans un entretien au Sunday Times, Bachar al assad refuse de quitter le pouvoir



Le président syrien, Bachar Al Assad, a exclu de quitter le pouvoir. Dans une rare interview publiée hier, il a dit être prêt à discuter avec les opposants s'ils déposent les armes mais exclut en effet de partir.
«Nous sommes prêts à négocier avec tout le monde, y compris des militants qui déposent les armes», a assuré M. Assad dans cette interview au Sunday Times enregistrée en vidéo la semaine dernière dans sa résidence à Damas. «Nous pouvons engager un dialogue avec l'opposition, mais nous ne pouvons pas engager de dialogue avec les terroristes», a-t-il souligné.
Fin février, son chef de la diplomatie, Walid Al Mouallem, a pour la première fois évoqué un dialogue avec les rebelles armés pour mettre fin au conflit qui, selon l'ONU, a tué plus de 70 000 personnes depuis son déclenchement le 15 mars 2011 par une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression.
De son côté, l'opposition rejette toute négociation qui n'aboutirait pas à un départ de M. Assad, alors que les Occidentaux et de nombreux pays arabes l'appellent à quitter le pouvoir pour permettre une transition politique et mettre un terme à la guerre dévastatrice. «Aucun patriote ne peut penser à vivre en dehors de son pays. Je suis comme tous les patriotes syriens», a-t-il expliqué, excluant de nouveau tout départ. «Si cet argument est correct, alors mon départ mettra fin aux affrontements. C'est clairement absurde, comme en témoignent les récents précédents en Libye, au Yémen et en Egypte», a-t-il fait valoir.
Son principal allié régional, l'Iran, a même annoncé samedi sa participation à l'élection présidentielle prévue en 2014. «Le président Assad, comme d'autres, participera à la prochaine élection», a dit le chef de la diplomatie, Ali Akbar Salehi en recevant M. Mouallem. Evoquant les conséquences de la crise, le président syrien s'est dit peiné pour les victimes du conflit en notant que «des milliers de familles ont perdu des êtres chers et qui vont malheureusement sentir du chagrin des années durant. Personne ne peut sentir leur peine plus que nous». Il a par ailleurs fustigé l'attitude de Londres, favorable à la levée de l'embargo européen sur les armes.
«Comment peut-on s'attendre à ce qu'ils (les Britanniques) réduisent la violence alors qu'ils veulent envoyer du matériel militaire aux terroristes et n'essaient pas de faciliter le dialogue entre Syriens.» En réaction, le chef de la diplomatie britannique William Hague a accusé le président syrien de «délirer» en refusant d'admettre sa responsabilité dans le «massacre» dans son pays, où l'ONU a déploré des «crimes contre l'humanité».
Menace d'extension du conflit
Menaçant d'étendre le conflit syrien à tout le Proche-orient dans le cas où l'Occident continuerait à déstabiliser son pouvoir, Bachar Al Assad a, en outre, déclaré qu'il n'excluait pas des représailles au raid aérien israélien près de Damas en janvier. «Engager des représailles ne veut pas dire que l'on va rendre missile pour missile et balle pour balle. Nous n'avons pas à annoncer quelle sera notre manière à nous de procéder», a-t-il précisé. Israël avait revendiqué à demi-mot un raid aérien le 30 janvier, près de Damas, qui a visé un convoi de missiles sol-air et des bâtiments soupçonnés d'abriter des armes chimiques.
Sur le terrain, les combats entre les hommes de l'armée régulière syrienne contre ceux de la rébellion ont redoublé d'intensité dans le nord du pays. Alors que les parties restent déterminées à se battre jusqu'au bout en l'absence de toute solution politique, les rebelles noyautés par de nombreux groupes djihadistes ont marqué des points en prenant de larges parties d'une académie de police. Hier à l'aube, «les rebelles ont pris presque entièrement le contrôle de l'académie de police à Khan Al Assal à l'issue de violents combats qui ont fait en huit jours environ 200 morts parmi les forces du régime et les rebelles», a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Khan Al Assal est le dernier bastion du régime dans la région ouest de la province d'Alep.
Plus au nord, des combattants du Front djihadiste Al Nosra et d'autres groupes rebelles ont pris le contrôle d'une prison dans la province de Raqa, près de la frontière turque, libérant «des centaines» de détenus, a affirmé l'OSDH, ajoutant que l'armée avait quitté le pénitencier.
Ces succès surviennent au lendemain d'un revers des rebelles, les forces du régime étant parvenues à desserrer l'étau autour d'Alep et de son aéroport fermé depuis début janvier, en reprenant une route qui leur permet d'acheminer des renforts et des armes de Hama vers Alep. A signaler qu'Ahmed Moaz Al Khatib a effectué durant la journée d'hier sa première visite en Syrie en tant que chef de l'opposition, se rendant dans la région d'Alep sous contrôle de la rébellion, a indiqué un responsable de l'opposition.


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