Le jugement expédié

Le jugement a été mis en délibéré. Nos avocats ont constaté à l'audience que le juge rapporteur, Mesbahi, ne faisait plus partie de la formation de la cour et que les avocats de Omar Berrada (le mis en cause dans l'arnaque) avaient été déconstitués.
Nous ne savons pas si cela a un rapport ou non avec nos interventions et celles de notre diplomatie. Nous allons continuer ce combat jusqu'à ce que justice nous soit rendue. Il est en effet inacceptable que notre famille ait été dépossédée et emprisonnée au seul motif que nous soyons des Algériens», a indiqué Mounir, un des fils Gaouar, à l'issue du procès tenu mardi à la cour de cassation de Rabat. Cependant, cette promptitude à vouloir en finir avec ce procès, encombrant pour la justice marocaine, n'a pas été du goût des plaignants qui déclarent : «Nous avons demandé le report de l'audience d'aujourd'hui, mais cela nous a été refusé.»
Et d'expliquer leur inquiétude : «Ce report nous aurait permis d'avoir une audience auprès du ministre de la Justice marocain pour lui expliquer que nous n'avions aucune chance de faire reconnaître notre droit devant la même chambre qui nous avait déboutés en 2007 et qui est toujours présidée par la s'ur des avocats de nos adversaires Kraft, Mme Naciri» Une audience qui aurait permis aux Gaouar de prouver au ministre en question le bien-fondé du préjudice subi par cette famille algérienne reconnu par la Cour suprême en 2002 et le caractère scandaleux et humiliant de l'emprisonnement en 1985 de ses membres (le père et ses deux fils) avant leur spoliation en 1986.
«Ce ministre de la Justice a refusé d'accorder audience même à nos diplomates à qui je tiens à rendre un vibrant hommage pour leurs efforts», précise Mounir Gaouar. Il est à rappeler que, en 1979, le malheur s'est abattu sur la famille Gaouar, qui importe, négocie et torréfie, de père en fils, le café depuis 1860, lorsqu'ils eurent l'indélicatesse ou la malchance de s'associer au Marocain Omar Berrada, un homme très connu au royaume. Un homme qui, grâce à ses appuis, se vengera des Algériens dont l'affaire est florissante. Il les arnaquera, les emprisonnera avant de les pousser à l'exil. Nous y reviendrons'