Le jugement de Saddam mené au pas de charge

Le deuxième procès s’ouvrira le 21 août Le deuxième procès de Saddam Hussein, pour génocide contre des Kurdes en 1988 dans le nord de l’Irak, s’ouvrira le 21 août, a déclaré un procureur du Tribunal spécial, en faisant allusion à une opération nommée Anfal et menée alors par l’armée irakienne. Le procureur en chef Djaafar al Moussaoui a affirmé qu’un cousin de Saddam Hussein, Ali Hassan al Madjid, surnommé «Ali le chimique», passerait lui aussi en jugement dans le cadre de la même affaire. Au total, sept personnes seront jugées, dont un ancien ministre de la Défense. Madjid est accusé d’avoir joué un rôle de premier plan dans cette opération «Anfal», dans laquelle des dizaines de milliers de Kurdes avaient été tués et leurs villages détruits. Anfal, qui signifie «butin de guerre», est un terme tiré d’une sourate du Coran. Pendant les premières années de sa dictature, Saddam Hussein avait déclaré «interdites» de vastes régions agricoles du Kurdistan irakien et ordonné le transfert des habitants dans des «villages collectifs». Ceux qui ne respectaient pas cette directive étaient accusés de sympathiser avec l’Iran. La campagne militaire lancée en 1988 a semé la désolation dans le Kurdistan, limitrophe de la Turquie. L’armée irakienne a eu recours au gaz moutarde et au gaz innervant pour chasser les habitants de leur village. 4.500 villages auraient été détruits et des centaines de milliers de personnes, déplacées, torturées ou massacrées. L’opération Anfal est distincte de l’attaque au gaz de la ville d’Halabja, qui s’est aussi déroulée en 1988, mais qui fait l’objet d’une autre procédure. Au total, une dizaine de procès attend Saddam Hussein, qui devraient s’étaler sur des années. Toute condamnation à mort est susceptible d’appel.