Algérie

Le jugement



L?une des priorités que s?assignera le nouveau pouvoir irakien sera à l?évidence celle de juger le président déchu Saddam Hussein. On pourrait d?ores et déjà dire que la cause de l?ex-maître de Baghdad est entendue tant il ne fait aucun doute que tout le monde le voue aux gémonies,jusques et y compris ceux qui lui trouvèrent des vertus. Son cas est pendable, car il a eu l?infortune d?être vaincu. Malheur, donc, à lui. Son procès est pourtant inévitable, et nul ne peut raisonnablement en pronostiquer l?issue, car Saddam Hussein est accusé de tous les crimes. A travers son jugement, les autorités irakiennes investies avec la bénédiction des armées d?occupation de leur pays voudront faire un exemple. Il s?agira d?abord, à travers le procès de Saddam Hussein, d?exorciser un passé dont l?ombre inquiétante s?étend encore sur le présent. L?Irak n?en a pas tout à fait fini avec Saddam Hussein et l?inverse est tout aussi vrai. L?ex-dictateur, qui a tenu l?Irak d?une main de fer des décennies durant, sait beaucoup de choses, et ce n?est pas parce qu?il a perdu, et qu?il tombe de très haut, que ses capacités manoeuvrières doivent être sous estimées. Saddam Hussein, le tout premier, ne s?attend pas un procès équitable dès lors qu?il fait figure de criminel qualifié aux yeux du Président américain qui a détruit son régime et à ceux du nouveau pouvoir irakien entré à Baghdad dans les fourgons des armées d?occupation. Ce dernier n?ignore pas qu?il construira sa légitimité sur le sort qui sera réservé au président déchu qui pose plus de problèmes, resté vivant, que s?il était mort. Le nouveau pouvoir irakien ne peut être que conscient du fait que les simulacres de procès, du type de celui qui avait accompagné la chute de Ceaucescu, ne font plus recette dans une opinion internationale particulièrement sensible aux droits de l?homme. Il s?en trouvera pour réclamer que Saddam Hussein soit jugé dignement. Le procès de Saddam Hussein constituera alors un test de crédibilité pour un pouvoir irakien dont l?intégrité politique reste encore sujette à caution pour tous ceux qui considèrent que l?Exécutif désormais en place à Baghdad n?est que le relais local que s?est choisi la coalition militaire étrangère qui occupe l?Irak depuis le renversement de Saddam Hussein.




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